Fantasy made in France, sombre et réfléchis comme on les aime

Hum par où commencer? Ayesha c'est avant tout un roman fantasy mature et sombre. Une fiction qui traite surtout de l'esclavage, mais aussi de la religion, le tout sur un fond de guerres entre royaumes qui se déchirent mais qui s'accordent tous concernant leur religion.
Le pitch commence avec l'histoire du peuple turquoise fraîchement débarqué de nulle part et qui est rapidement maudit par les Dieux et condamné à l'esclavage. Ainsi le peuple turquoise composé uniquement de blonds aux yeux bleues (étranges antagonistes des noirs africains de notre monde réel) se retrouve asservi avec toutes les subtilités que cela comprend: Maîtres cruels, violence, viol, meurtre gratuit, mais aussi des gentils maîtres compatissant avec leur esclave parce que rien n'est entièrement noir ou blanc. Mais surtout ce qui est à prendre en compte c'est la religion ou du moins le poids de la religion sur les différents royaumes et aussi sur le peuple turquoise divinement condamné. On assiste à un matraquage religieux avec des mœurs et des valeurs religieuses biens incrustés chez certains protagonistes, ce qui nous amène aux personnages du roman.
Le cycle nous invite à découvrir les aventure de Marikani et Arek, un duo particulièrement antagoniste dont va nécessairement naître une certaine complicité. Le roman nous épargne la romance à l'eau de rose, rappelons qu'il s'agit ici d'un cycle assez sombre, des gens meurent mais également d'autres apparaissent certains avec plus de profondeur que d'autres dont j'éviterai de dresser le portrait pour ne pas trop spoiler.

Le tout est cohérent, mais il y a quelques point noirs, tout d'abord la religion particulièrement complexe et assez peu explicitée. On nous parle de Fir, Verrela, de Dieu de l'ancien Empire sans trop entré dans les détails, avec quelques allusions aux étoiles dans le ciel et leur signification, on parle alors de "rune". C'est assez brouillon il faut l'avouer. Egalement le côté love story assez mal géré dans la mesure où on assiste à un Arekh qui passe de très viril et froid à sanguin et stupide dans ses réactions envers la belle Marikani. Un point noire qui vient comme un cheveux dans la soupe. Le troisième opus est un peu moins bon que les deux premiers, allant jusqu'à ralentir le rythme au milieu de la trame et perd sa maturité. Et surtout les conflits sont rapidement désamorcés façon "Pof maintenant je te déteste plus même si j'ai voulu te tuer ".

Enfin ça reste une bonne pioche mais un peu trop long, 620 pages qui auraient pu être abrégés à 500 si on passe tout les ressentis de la belle Marikani dont on s'en fout un peu et quelques scènes inutiles...