Premier livre lu du Norvégien Karl Ove Knausgaard (né en 1968) et le premier, autobiographique, d'une série de six livres dont le tout dernier devrait paraître traduit en français prochainement.
La première partie du livre parle surtout de l'enfance et de l'adolescence de l'écrivain, des relations avec son frère aîné, Yngve. Mais j'ai surtout retenu sa relation avec ses potes de lycée avec qui il partageait les bières en bravant les interdits et avec lesquels il avait formé un groupe de rock. Car à cette période précise de lycéen dans le début des années 1980, Karl Ove était un rocker rebelle et anticonformiste, détestait ce qui était gentil et niais : à lire le passage où son groupe sans avenir défie les dégoulinants frères Bøksle lors d'un concert organisé dans un supermarché pendant des fêtes de fin d'année (j'ai jeté une oreille sur YouTube ; voir le lien en commentaire). C'est un moment que j'ai aimé dans le fait que l'on peut se reconnaître au travers de l'adolescent que l'auteur était.
La seconde partie se fait plus pesante et s'appuie davantage sur la relation, toujours avec Yngve certes, mais également avec un père paraissant comme une abomination parentale, un parent craint que le fils cadet préférait éviter de croiser dans la maison, une épave paternelle noyée dans l'alcool et le laisser-aller abyssal. Ce père, décédé dans une maison qu'il a rendue horriblement délabrée à l'intérieur - l'auteur ne nous épargne aucun détail - et que les deux garçons devenus adultes devront, avec toute la volonté et le poids du deuil à porter, nettoyer (j'ai souvent pensé au demi dieu Héraklès nettoyant les écuries d'Augias).
Une première partie qui se lit bien donc et une seconde partie plus pénible à terminer dans laquelle l'écrivain norvégien décrit l'épreuve avec un nombre considérable de détails