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J'aime bien les livres où une figure historique, souvent un auteur, mène l'enquête. C'est souvent une manière de se plonger dans leur vie (même fictive), de les refaire vivre dans un contexte différent, autre que les auteurs sérieux comme lesquels on les connaît. Un livre où Hans Christian Andersen mène l'enquête ? Chouette !
Cruelle déception.
En lui-même, le livre est mou. Juste mou. On suit en parallèle les évolutions de la coupable, donc le suspense tient uniquement sur le suspense né de l'enquête. Et ça n'avance pas. Andersen passe son temps à être paralysé par le stress / la timidité / la peur / l'inadaptation.
Et c'est là le premier gros noeud du problème. Andersen est représenté comme un adulte-enfant, aux réactions maladaptées, que personne ne comprend ou même n'aime à part sa famille adoptive, et qui vit de la charité de certaines personnes. En 1834, Andersen était déjà un auteur publié plusieurs fois, qui s'il n'était pas apprécié par la critique, n'était certainement pas à la rue.
Deuxième gros noeud du problème, peut-être plus grand, et là nous passons en spoiler.


La coupable est un officier de l'armée qui veut forcer un chirurgien à lui greffer des seins pour pouvoir être avec le prince qu'elle avait sauvé des années plus tôt et lui avait dit "si seulement vous étiez une femme". Nous avons donc un personnage transgenre assassin, qui, dès qu'elle est vue nue, est décrite comme une "créature" et une "chose".
En voyant que le prince la repousse comme une "créature", elle se jette à l'eau en tentant de noyer le prince, et c'est cette histoire qui va inspirer la Petite Sirène à Andersen. Un livre qui avait été écrit à la base inspiré par l'amour d'Andersen pour un autre homme.
D'ailleurs cette attirance d'Andersen pour les hommes est mentionnée comme une "obsession" qui n'apparaît que dans le dernier tiers du livre à deux reprises, dont une fois où elle disparaît comme par magie quand une petite fille lui prend la main. Voilà qui laisse un goût amer.
Et en guise d'au revoir, la petite fille avec qui il a sympathisé lui inspire la Petite fille aux allumettes avec les conséquences que ça implique (la Petite Fille aux allumettes lui avait été inspirée par sa grand-mère).
Résumons : une histoire molle du genou, qui traite son personnage LGBT par-dessus la jambe, qui traite un personnage représenté comme trans de "créature" et d'assassin sans scrupules, et qui détourne joyeusement les oeuvres d'Andersen pour les appliquer à ses personnages, n'importe comment.
Andersen doit se retourner dans sa tombe.

WilwyWaylan
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le 19 avr. 2021

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Wilwy Waylan

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