La nature des choses de Charlotte Wood n'a certainement pas vocation à faire l'unanimité auprès de ses lecteurs dont les avis ont d'ailleurs été très tranchés lors de sa parution originelle en langue anglaise. L'histoire peut se résumer en quelques mots : dix femmes se retrouvent prisonnières dans l'outback australien. Leurs geôliers les insultent, les punissent et les font durement travailler. Les vivres viennent à manquer ... Le livre a été présenté comme une dystopie, à la manière de Margaret Atwood, mais il semble également inspiré par des faits qui auraient eu lieu en Australie dans les années 70. Quoi qu'il en soit, Charlotte Wood ne nous donne que peu d'informations sur le passé de ces femmes qui paraissent surtout victimes d'une misogynie galopante. La nature des choses est une allégorie et il est vain d'attendre des éclaircissements susceptibles de nous éclairer sur les raisons de l'incarcération et de sa localisation. Si le roman isole souvent deux femmes en particulier, ni leur origine ni leur personnalité ne sont explicitées pour autant. En revanche, rien ne nous est épargné de leur déchéance physique et morale, l'une d'entre elles se retrouvant dans une sorte d'état animal. C'est un bouquin étrange que l'on pourrait penser féministe mais qui semble s'acharner sur ces prisonnières en décrivant leurs tortures ad nauseam. Par ailleurs, le style de Charlotte Wood tend parfois à un certain lyrisme, ce qui, vu la situation, provoque plutôt un malaise que l'admiration. Quant au dénouement, il est d'une frustration totale. La nature des choses ressemble à un cauchemar et ce n'est pas loin d'être vrai pour le lecteur lui-même. Globalement déplaisant et aux visées peu claires.


PS : Impossible de continuer à manger du lapin après avoir lu ce livre.

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le 19 août 2017

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