16 années, déjà, ont passé depuis La cité des jarres, la première publication d'Indridason en français. Avec la sensation pour la plupart de ses lecteurs d'avoir trouvé d'emblée un écrivain avec lequel il serait agréable, façon de parler, de faire un bout de chemin. Malgré une production abondante, l'auteur islandais n'a jamais totalement déçu, même si certains de ses livres étaient un peu en deçà de sa qualité habituelle. Malgré tout, il est difficile de se remettre de la disparition d'Erlendur Sveinsson, longtemps son enquêteur fétiche, et Konrad, ce policier à la retraite qui a repris le flambeau, n'a certainement pas la même épaisseur. Dans La pierre du remords, le susdit s'occupe de deux "affaires", l'une concernant l'assassinat d'une vieille dame et l'autre ayant trait à la recherche que celle-ci avait entreprise pour retrouver l'enfant qu'elle avait abandonné à la naissance. Sans oublier le mystère de la mort du père de Konrad, qui ne cesse de hanter ce dernier. Cela fait beaucoup pour un seul roman et Indridason n'hésite pas parfois à délaisser les investigations du présent pour dévoiler des épisodes du passé en nous donnant un peu d'avance sur les recherches en cours. Ce n'est pas qu'Indridason s'emmêle les pinceaux mais il arrive que le livre soit un peu trop dispersé. En bon maître du suspense, l'auteur sait cependant à un moment donné, soit vers l'emballage final, resserrer ses intrigues vers l'essentiel et le dénouement. Celui-ci est assez stupéfiant d'ailleurs, avec une coïncidence qui, malgré le fait que la population islandaise est faible, reste un peu difficile à avaler. Mais bon, admettons, Indridason a su nous tenir en haleine une fois de plus et c'est le plus important. Il consacre même les dernières lignes de son récit à une sorte de bande-annonce de ce qui devrait être le fil conducteur de son prochain opus, à savoir le meurtre non élucidé du père de Konrad. A moins que ce ne soit une fausse piste, l'auteur de La cité des jarres en est bien capable.

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le 28 févr. 2021

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