La Soif
7.1
La Soif

livre de Andreï Guelassimov (2002)

J'ai eu une envie l'autre jour: lire une oeuvre Russe. Parce que pourquoi pas, parce que cette littérature manque cruellement à ma maigre culture et parce que la curiosité est souvent bonne conseillère. Alors, je me suis arrêtée au rayon littérature Russe de ma librairie et entre plusieurs pavés de Tolstoï et de Dostoïevski, ce petit livre jaune au court titre m'est tombé dans les mains.
Des clichés sur les Russes, ils s'en racontent par dizaines, alors pourquoi ne pas plonger la tête la première dans un des plus tenaces: la relation des russes à la Vodka. Les premières phrases du roman m'ont de suite accrochées:



Je n'avais pas réussi à caser toute la Vodka dans le frigo. J'avais
d'abord essayé de poser les bouteilles debout, puis je les avais
couchées les unes sur les autres. Elles ressemblaient comme ça à des
poissons transparents. Tapis et silencieux. Mais je n'avais plus de
place pour les dix dernières.



Le "je" dans cet extrait, c'est Kostia, le personnage principal dont on accompagne les pensées pendant un peu plus de 100 pages. Kostia est un soulard. Il s'alcoolise jusqu'à perde notion des jours et des heures. Évidement, comme beaucoup, Kostia a des raisons qui le poussent à tenter de s'oublier dans la boisson. Il a notamment ce visage informe de grands brûlés, souvenir malheureux ramené de son court service militaire en Tchétchénie. Et puis il y a la famille. Et l'enfance. Et la violence. Et les camarades. Tout ça, on le découvre morceau par morceau au fil des digressions de Kostia. On navigue de pensées en pensées, et on recoud pièce par pièce l'histoire de Kostia.

Mais ce n'est pas tout. Car étonnamment, on sort allégé de cette histoire qui aurait pour être si pesante. Kostia va réapprendre à observer le monde et la vie. Grâce à un don cultivé depuis son enfance: le dessin; et puis le hasard va le pousser à ressaisir un crayon et à repartir en vadrouille avec deux camarades à la recherche d'un quatrième camarade. Évidemment, celui qu'il va surtout retrouver, c'est lui-même...

KureaFeroe
8
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le 16 févr. 2018

Critique lue 588 fois

3 j'aime

KureaFeroe

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