Ah comme j'aimerais passer mes prochaines vacances à Guernesey... Là où il ne fait peut-être pas toujours beau mais où, à en croire ce livre, les gens sont vraiment sympathiques, touchants, attachants, modestes...
Dans ce roman épistolaire, nous écrivons avec Juliet, nous sommes Juliet, cette jeune femme curieuse, éprise de vérité, de savoirs enfouis, enfuis pour certains, dans une mémoire collective qui s'apparente à une véritable boîte à bijoux, non seulement de par l'importance accordée à ce passé tumultueux mais également à la beauté qui s'en dégage, chaque souvenir délivré avec une justesse telle qu'on croirait que ce livre est issu de faits réels.
Comme j'ai aimé ces personnages découverts de plus en plus en profondeur au fil de cette correspondance atypique mais faisant la part belle à la nostalgie, à la réminiscence, au moi profond de chacun. A comment la guerre a eu un impact et sur ce groupe et sur chacun d'entre eux, de manière plus individuelle.
Ce n'est pas fleur bleue, ce n'est pas mal écrit, les mots sont justes, bien pensés, un peu précieux, un peu vieux jeu, un peu hargneux, un peu tout ce qu'on veut.
On se cultive page à page, on attise notre curiosité qui, la ligne suivante, est à nouveau en manque.
Un roman de train qu'un jour, après l'avoir prêté à tous ceux que j'aime, et après l'avoir lu une énième fois, je laisserai sur un de ces sièges dans l'espoir que dans cette ère où règne les mails et sms, une personne, nostalgique de stylo, de page (blanche) et d'aventure épistolaire s'attaque à cette tendre tâche qu'est de lire ce roman.
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