C'est, incroyable.

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Le résumé du livre, le vrai, pas celui de sens critique, nous dit tout : "Un homme étrange s'est engagé au sein d'une équipe chargée de construire un barrage en haute montagne. Perdu dans la brume, tout au fond d'une vallée mal connue et difficilement accessible, se révèlent les contours d'un hameau. Les travaux ne sont pas remis en question par cette découverte : le village sera englouti sous les eaux.
Au cours du terrible chantier, alors que la dynamite éventre la montagne et ébranle les maisons, le destin du narrateur entre en résonance avec celui de la petite communauté condamnée à l'exil.
Dans des paysages dont la splendeur contraste avec la violence fruste des mœurs, cette fable sombre retrace un combat tellurique et intimiste d'une poésie inoubliable."

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Voila, cela parle de ça, et non du travail dans les années 60 au japon, non plus de l'autre et du contact, ni simplement d'un lien avec la nature, non, le livre parle bien du protagoniste, simplement, et de sa solitude.

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Et je crois que c'est une des rares oeuvres que je connaisse qui parle de la solitude non pas avec un personnage solitaire (un peu mais c'est bien plus complexe), mais bien en projetant sa solitude sur un groupe, sur une société d'individus.
Dit comme cela c'est bizarre, mais un avis a 23h avant d'allez se coucher ne reflète pas mes meilleurs idées....

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On parler desfois, du coté "Poétique" de la littérature japonaise, et ici c'est un parfait. Autant j'ai déjà ressentis cela avec Kawabata (comme dans "La Danseuse d'Izu" ou "les belles endormies"), mais ici c'est clairement la définition - dans le ressentis et non la structure (je pense à "les vagues") - d'un roman poétique, dans l'émotion.

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Ensuite c'est lié a moi, je le sais, mais encore plus que dans tout les livres que j'ai pus lire jusqu'a présent, ici, c'est clairement LE livre, où, pendant TOUTE la lecture, j'ai eu les images en tête. D'habitude, quand je lis, j'ai des endroits qui vienne, je vois des scènes, parfois même qui se déroules, voir qui s'enchaine. Ici, du début à la, même contre ma volonté j'avais toujours l'image du protagoniste, je voyais même comment il regardais le village, je voyais la brume, la montage, la foret, les baraquement, la distance entre tout, la pendus, enfin même en essayant les images sont profondément inscrit en moi.

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Outre le lien personnel qui s'est créé avec moi, il faut dire qu'ici le livre est d'une grande intelligence. Il aime parier que le lecteur n'est pas un abruti, et lance beaucoup de piste, beaucoup d'idée qu'il laisse le lecteur poursuivre. Ainsi, formellement, mise à part le mot de fin (que je trouve beau dans l'esprit), jamais il ne fait de lien forcé entre le protagoniste et le village. Et quand il en fait, il considère que le lecteur saura faire la part des choses, et qu'il n'est pas bon ton d'expliquer les évidences.

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Je trouve ainsi l'atmosphère dingue, comme, même avec des petits rien il la travail, pas de face à tout décrire, mais on ressent vraiment cette endroit perdus, il profite du temps qu'il gagne à ne pas évoquer les évidences et de description inutile, ce qui permet au récit d'être très vaporeux, de ne parler de rien, en s'étalant, en restant particulièrement court... Beaucoup trop de mot pour dire que les siens - de mots - sont excellents, et que l'écriture est empreint d'une magie, de se trucs qui rend l'histoire si simple et si belle a la fois.

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Enfin, pour essayer de parler d'autre chose, je note un personnage principale assez atypique, pour une fois on a faire à une vrai pourriture, un gars franchement antipathique, qu'on ne va pour une fois jamais essayer de rendre agréable, au contraire, on nous faire bien comprendre a quel point c'est un connard finit... Eet grâce a la narration et l'ordre des choses, on nous fait l'aimer, sans jamais essayer de faire croire que les exactions qu'il a fait sont ne serait-ce qu'un début excusable !

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En somme, un immense coup de cœur pour moi, prit au dépourvus, sur un récit vraiment, pour être dans un esprit bac L (linkthesum en serais heureux), "fantastique", dans le premier sens du therme, c'est a dire l'étrange qui sort de l'ordinaire, mais ici sans rien de fantaisiste à l'étrange, au contraire, un étrange humain, trop humain, plus humain justement que les personnages de l'équipe, plus humain que le protagoniste, finalement.

SlowCoffee
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le 20 nov. 2023

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