Le Dépeupleur
7.4
Le Dépeupleur

livre de Samuel Beckett (1970)

Ce n'est pas sans rappeler l'existence

On est placé dans un lieu inconfortable, évident mais profondément incompréhensible. Les "corps" (comment parler ici encore d'êtres ou d'âmes) sont partagés entre la répétition et l'arrêt. Tout tourne en rond car il n'y a pas d'issue véritable (rien ne tourne plutôt car la seule issue envisagée est inatteignable et ne s'envisage que dans son inatteignabilité), les corps reviennent toujours, inévitablement, aux mêmes endroits. Tous les endroits sont le même endroit malgré la compartimentation en zones. L'ordre du cylindre semble définitif, tout est donné, précis, le cadre fermé enferme les gestes des corps aveugles, en souffrance, sans un espoir réellement possible, où l'amour est rendu impossible (on fait gauchement la copulation). Surplus de contacts (dû à la proximité) pour plus de liens (on ne peut pas prononcer le mot vie). C'est une longue souffrance qui finit toujours pareille.

LeSongeur
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 9 févr. 2016

Critique lue 603 fois

3 j'aime

LeSongeur

Écrit par

Critique lue 603 fois

3

D'autres avis sur Le Dépeupleur

Le Dépeupleur
niavuag
5

Une expérience intéressante mais non aboutie

Livre très atypique nous présentant un microcosme clos, décrit d'une "précision mathématique" intéressante. Mais j'aurai préféré une fois décris, pouvoir suivre le dérouler du peuple durant quelques...

le 5 juin 2013

1 j'aime

Le Dépeupleur
MaryB
7

Huis-clos cylindrique

Difficile de résumer, de critiquer et encore plus de noter un tel livre. On y lit tout et rien selon qu'on parvient à prendre le texte à bras-le-corps ou non. L'éditeur le compare à un "thème que...

le 19 avr. 2015

Du même critique

Ma nuit chez Maud
LeSongeur
9

Quelle vie vouloir ?

Pêle-mêle des questionnements sur le christianisme, l’athéisme, le marxisme, le jansénisme, le jésuitisme. Tout ça. Des hommes, des femmes, des destins et la morale. La morale face au hasard face aux...

le 25 nov. 2014

10 j'aime

1

Les Voyageurs du temps
LeSongeur
1

Sollers, l'écrivain médiocre

Celui qui veut écrire la légèreté écrit la pesanteur totale. Son écriture, sa pensée exténue celui qui l'éprouve. C'est l'écrivain qui s'est perdu en lui-même. Sollers fatigue, épuise ce qu'il...

le 29 nov. 2015

7 j'aime

Fin de partie
LeSongeur
8

Tout est fini ?!

« Fini, ça va finir, ça va peut-être finir, c’est déjà fini ! » Splendide pièce, portrait d’une humanité absurdement belle. Ce bijou exprime simplement le ressenti d’une humanité un peu perdue, un...

le 22 janv. 2013

7 j'aime

2