Lu il y a très longtemps, critique de la même époque.
Cazotte est mort guillotiné...
Le Diable amoureux de Cazotte est un court roman fantastique du XVIIIe siècle. Il s'inscrit dans la mouvance britannique du roman gothique alliant peur, superstition et croyances populaires autour du symbole chrétien du mal : le Diable.
Alvare est un jeune militaire de vingt-cinq ans, avide d'aventures et curieux de nature. Un soir au cours d'une conversation il rencontre Soberano qui lui propose de l'initier aux mystères des esprits, lui qui " [sait] quelque chose de plus que le commun des hommes".
Une fébrile curiosité s'empare d'Alvare qui souhaite connaître sans retard les secrets du vieil homme bien que ce dernier l'ait mis en garde contre la puissance des forces maléfiques. Cependant, l'appétit d'Alvare l'emporte.
Son nouveau compagnon l'emmène donc dans un endroit mystérieux où il devra invoquer Belzébuth (tous aux abris!!!), et par fierté Alvare ne cède pas à la peur.
"Je ne saurais dépeindre ma situation, je ne saurais dire qui soutint mon courage et m'empêcha de tomber en défaillance à l'aspect de ce tableau, au bruit plus effrayant encore qui retentissait à mes oreilles". C'est bien connu, les mondes infernaux sont très bruyants.
C'est en anti-héros qu'il fait apparaitre le diable et le soumet à ses ordres. Il lui demande d'abord de prendre l'apparence d'un chien (quelle idée!) qui s'avérera une chienne (WTF!!!) qui elle-même se transformera sous les traits d'une très belle femme : Biondetta (quand c'est bon, c'est...Biondetta).
Bien vite l'enchanteresse attise les désirs d'Alvare qui rapidement tombe amoureux, cependant le narrateur a conscience que l'être qu'il a sous les yeux n'est autre que le Mal en personne :
"Mes défiances s'étaient renouvelée sur les desseins de l'être dangereux dont j'avais agréé les services" (Comme s'il n'avait pas pu s'en rendre compte avant...)
Alvare décide d'éloigner son esprit de cette passion incontrôlable et essaie de voir du monde, de sortir. C'est alors qu'apparait Olympia, jalouse de Biondetta, et qui tente de faire assassiner sa rivale qu'elle sait pourtant inégalable. Alvare, sous le joug de sa passion incontrôlable et aveuglé par son amour demande à Biondetta de lui avouer qu'elle n'est pas le Malin.
Le roman se termine dans le trouble puisque Biondetta se révèle presque succube et découvre ses vices cachés durant le sommeil d'Alvare qui ne saura jamais réellement qui était cette femme ni comment éclaircir l'origine de sa mystérieuse existence.