Je vais essayer de faire court, pour cette critique du "Discours" puisque cela serait rendre justice à l'impression de lecture assez nette.
Fabcaro est particulièrement brillant et parfois hilarant lorsqu'il s'agit de narrer un quotidien morne. Il déploie son talent entre les remarques sur le gratin dauphinois, la façon d'aller fumer à l'abri du regard parental, la lose du célibataire trentenaire, les attentes démesurées autour de broutilles et les nons-dits. Dans ce court roman (dieu merci, il n'est pas plus long car voyez-vous, ça a beau être court faut quand même se l'envoyer), on va suivre Adrien qui dîne chez ses parents. C'est tout. Mais voyez-vous, Adrien n'est pas avare en digressions et tout le ramène à des éléments personnels.
C'est hilarant et cette bataille continuelle et répétitive pour des broutilles quotidiennes est particulièrement bien exécutée.
On n'enlèvera pas, néanmoins, que c'est un peu long et souffre de ce problème des "bouquins" sans structure (chose que j'avais relevée dans "L'amour dure trois ans" de Beigbeder): ça finit par être affreusement long. A la différence près par rapport à Beigbeder que c'est ici, au moins, amusant (pas de faux procès: j'aime parfois Beigbeder, mais c'est rarement aussi marrant que Fabcaro).
Bref, "Le Discours" est en soi un joli tour de force: transformer un diner de famille en un roman de 300 pages. Et ça passe, à peu près.