Le souvenir que je gardais de ma première lecture, lorsqu'adolescente mon professeur de français nous l'avait imposée, était plutôt bon mais après cette deuxième lecture, mon ressenti d'adulte s'avère plutôt tiède.
Côté style, que dire ? C'est du Maupassant, ça suffit à exprimer la parfaite maîtrise d'une narration séduisante et entraînante.
Côté récit, je laisse le monopole de l'adjectif "fantastique" à la nouvelle sans qu'il englobe l'impression qu'elle m'a laissée. Peut-être aurais-je dû davantage soigner mon environnement de lecture, attendre d'être au fond de mon lit et que mon horloge sonne minuit pour m'y plonger ? Ma perception aurait alors peut-être été tout autre que cette sorte d'ennui teinté d'impatience que ne m'a pas quittée de la première à la dernière page. Cette fois, pas de frisson à la lecture, mon esprit cartésien recherchant sans cesse des preuves de folie et de schizophrénie chez le narrateur plutôt que s'ouvrant obligeamment à l’hypothèse d'un être spectral invisible débarqué d'un navire en partance pour le Brésil.
Sans doute ne peut-on toujours être charmé(e) par un auteur même si on l'affectionne ? Je retenterai ma chance plus tard, sans doute avec des nouvelles sociales plutôt que fantastiques.