J'aime beaucoup cet auteur et je n'avais pas encore fini la trilogie, dont le premier épisode m'avait très fortement marqué.
Le style de Mahfouz est lent et ample. Il laisse beaucoup de place aux pensées de ses personnages, de sorte que l'on suive leurs monologues intérieurs les plus intimes, même pendant les conversations politiques ou mondaines. Il dresse un très beau portrait de l'Egypte en mutation, n'hésite pas à aborder des sujets politiques (j'avoue me perdre dans les passages sur les événements précis de la potilique de l'époque) par le prisme de chacun des personnages, et effleur même des sujets comme l'homosexualité.
Le livre est très marqué par son auteur. L'un des personnages, Kamal, resprésente en grande partie sa pensée, d'où sans doute la place conséquente qu'il occupe dans ce volet, qui devrait être consacré à la génération en dessous de lui.
On regrette aussi que le point de vue des personnages féminins soit si peu souvent adopté, alors même qu'elles prennent une place nouvelle dans la société de l'époque (l'une des brues pourrait très bien servir ce rôle), ce qui consitutue à mon sens la seule facette de l'Egypte qui n'est pas abordée avec la puissance du maitre qu'est Mahfouz.
Petite remarque : j'ai trouvé cette traduction (Philippe Vigreux) difficile à lire. Je pense que c'est la traduction parce que je n'avais pas eu de mal à rentrer dans les précédents ouvrages de Mahfouz