Le Jeu de l'amour et du hasard par Leina Manneskju

"... l’âme humaine n’a pas encore montré tout ce qu’elle peut être ; toutes ses façons possibles de penser et de sentir ne sont pas épuisées."

Personne n’a su analyser les rouages du sentiment amoureux mieux que Marivaux.

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Marivaux, Les Serments indiscrets

Lucile et Damis sont promis l’un à l’autre par leurs pères. Mais la jeune femme, refusant le principe même du mariage, envoie sa servante Lisette convaincre Damis de renoncer à leur union. Celui-ci s’y engage d’autant plus volontiers qu’il partage l’aversion de Lucile pour le mariage et accepte le serment que cette dernière l’invite à faire. De tels serments "indiscrets", ou "imprudents", peuvent-ils se tenir ? Entre amour et amour-propre, les maîtres se débattent sous le regard tour à tour amusé et cruel de leurs machiavéliques serviteurs.

Dans cette pièce de 1732, Marivaux explore les méandres et abîmes de l’amour, décrivant et démontant la mécanique des sentiments.

Franck Salaün, Marivaux

Marivaux (1688-1763) occupe une place singulière dans l’histoire littéraire française. Très grand auteur de théâtre (mais aussi romancier et journaliste), il a réinventé la comédie avec des pièces qui, plus de trois siècles plus tard, nous séduisent encore par leur modernité. L’Île des esclaves et Le Jeu de l’amour et du hasard, composées pour la Comédie-Italienne, font partie des chefs-d’œuvre qu’il nous a légués. Ses personnages, inoubliables, sont entrés dans l’imaginaire collectif.

Mais malgré ses succès, Marivaux fut beaucoup moqué par ses pairs en raison de son style inhabituel, manquant de naturel – le fameux marivaudage. Cela ne l’empêcha pas d’être élu à l’Académie française... contre Voltaire.