A Parolando, Sam Clemens a construit un nouveau bateau à aubes et se lance à la poursuite du roi Jean. Cyrano de Bergerac, Firebrass et quelques autres sont restés en arrière pour construire un dirigeable. Leur but est d’atteindre le pôle beaucoup plus rapidement que les navires, qui doivent suivre les méandres du Fleuve. De son côté, Richard Burton découvre que certains membres de son entourage sont des agents des Ethiques.
Le Noir Dessein apporte une profondeur et une densité nouvelles à la série du Fleuve de l’éternité. Un grand nombre de nouveaux personnages vient s’ajouter à ceux déjà connus. Les sociétés du Fleuve se complexifient. Le mystère concernant les Ethiques s’épaissit. La situation évolue : les résurrections semblent avoir cessé partout. La mort redevient un événement définitif et irrémédiable.
Si le récit s’enrichit de tous ces nouveaux éléments, il en devient également plus lourd et plus lent. Les biographies s’accumulent, de manière parfois un peu excessive, et la plupart des personnages sont aux prises avec leurs démons intérieurs, en pleine crise identitaire et métaphysique. Le récit perd en dynamisme et en légèreté ce que les personnages gagnent en consistance.
S’il est évident que l’auteur s’amuse beaucoup avec les célébrités qu’il choisit de suivre au bord du Fleuve, le lecteur peu familier avec la culture américaine passera à côté d’une bonne partie des références en forme de clin d’oeil. Mark Twain, Jack London, Tom Mix, héros d’enfance de Farmer, n’évoqueront pas grand chose à la plupart des lecteurs européens. Même l’explorateur anglais Sir Richard Burton est peu connu de ce côté de la Manche.
Néanmoins, malgré ces quelques défauts, Le Noir Dessein prolonge et approfondit la qualité de cette série, en lui ajoutant quelques nouvelles dimensions bienvenues. Et on ne se lasse pas de cette quête qui vise à découvrir le fin mot de cette histoire…
Philip Jose Farmer : Le Noir Dessein – 1977
Originalité : 4/5. Pour l’ensemble de la série.
Lisibilité : 2/5. Un peu plus lourd que les tomes précédents.
Diversité : 4/5. Énormément de variété dans ce roman, où l’on suit trois trames différentes en parallèle.
Modernité : 2/5. Certains choix de personnages, une dimension un peu baroque, un style très marqué par le XIXe siècle, tout cela donne au roman un petit air suranné.
Cohérence : 3/5. Malgré l’impressionnante galerie de personnages, le récit ne part pas (trop) dans tous les sens.
Moyenne : 6/10.
A conseiller si vous avez apprécié les deux premiers tomes, évidemment.
https://olidupsite.wordpress.com/2019/07/08/le-fleuve-de-leternite-tome-3-le-noir-dessein-philip-jose-farmer/