Le Pion Blanc des Présages est le premier tome de la pentalogie la Belgariade, une œuvre de fantasy light chère à mon cœur écrite par David et Leigh Eddings.


En bref : Au commencement les dieux firent un grand bazar. Bon, d'accord, peut être pas volontairement, mais n'empêche, chacun fonda son royaume et ses petites armées et ensuite ils commencèrent à se taper allègrement dessus. L'un d'Eux, Aldur, créa une orbe d'une puissance colossale. Pour le bien être de l'intrigue, elle fut rapidement dérobée par son frère divin Torak. Mais l'Orbe avait son pouvoir et sa volonté propre, elle châtia Torak, le brûlant sévèrement au visage et l'envoya plus tard dans un long sommeil (divin lui aussi). Les siècles passent dans un relatif calme, jusqu'au moment ou l'Orbe disparaît de nouveau. Torak est sur le point de se réveiller et de la lignée de Gardiens chargés de veiller sur elle ne survit qu'un petit garçon, Garion. Celui-ci vit tranquillement en compagnie de tante Pol et Sire Loup dans une ferme. Sauf qu'ils sont en vérité de puissants sorcier immortels et lointains ancêtre de Garion qui veillaient sur lui. L'Orbe est bien trop puissante pour revenir à Torak qui pourrait la plier à sa volonté et s'en servir pour dominer le monde. Belgarath le sorcier (de son vrai nom) et sa fille Polgara entament dans l'urgence une chasse à l'orbe, traînant le petit Garion derrière eux.




Ahh, la Belgariade... le premier cycle de fantasy que j'ai jamais lu, je ne peut pas être objectif en le critiquant, mais baste ! C'est parti malgré tout !


Ecrit il y a presque quarante ans, ce cycle est un classique du genre, surfant sur la vague de popularité du Seigneur des Anneaux qui avait lancé la fantasy quelques années plus tôt. Cela se sent dans le scénario que les routards du genre pourrons deviner à l'avance. Un jeune pécore est l'élu, il apprend d'un seul coup les merveilles (et dangers) du monde qui l'entoure sous la houlette d'un vieux sage. Le tout pour aller chercher un artefact de pouvoir unique et capital. Il y a comme un sentiment de déjà-vu, non ?


Oui, mais pas tout à fait ! Malgré son scénario classique on échappe malgré tout à plusieurs poncifs du genre. L**e vieux sage est un alcoolique à la limite du clochard** (et ce malgré ses grands pouvoirs, il n'aime juste pas prendre un bain) qui aime folâtrer avec les dryades, Polgara quant à elle est surement la mégère maternelle au caractère le plus têtu de l'univers d'Eddings (en même temps c'est de famille). Quant à l'Orbe, disons qu'elle tiens moins le rôle de récompense de fin de quête que de personnage en soi, avec ses objectifs propres.


La Belgariade c'est un univers d'envergure, avec toute une genèse qui nous est dévoilée par fragments au début de chaque tomes. Il y a des dieux qui s'investissent fortement dans les histoires de leurs royaumes respectifs (un peu trop même). Et surtout, il y a une équipe formée de bric, de broc et de bras cassés.


Garion n'est encore qu'un enfant dans ce tome d'introduction et beaucoup de choses restent hors de sa portée. Sire Loup le mystérieux et tante Pol l'acariâtre gardent bien des secrets pour le moment. Ils seront rejoints par Silk, l'espion le plus manipulateur et menteur qu'on puisse croiser, Barak, un guerrier du nord maudit et bien d'autres. Leur voyages vont les amener à travers plusieurs royaumes à se mêler aux intrigues politiques complexes visant à poursuivre une guerre millénaire.


Le style d'écriture alterne entre deux tons. D'une part une narration presque historique pour nous raconter les événements antiques et l'origine de l'Orbe. De l'autre on retrouve un ton plus léger l'aventure avec les compagnons progressant tant bien que mal vers un objectif toujours fuyant. Il y a beaucoup de dialogues dans ces moments là, avec leur contingent de prises de bec et de situations drôles. Le décalage entre les personnages paisibles qu'incarnent Belgarath et Polgara, et leur rôle légendaire (littéralement) dans les événements des derniers millénaires est assez perturbant. Passant de voyageurs incognito (cf quasi-mendiant dans le cas de Belgarath) à celui de terrifiants sorciers, les deux compères ont de quoi surprendre...


En conclusion, si le style n'a pas vraiment vieillit, en revanche je recommande la lecture du Pion Blanc des présages aux nouveaux lecteurs de fantasy qui auront d'avantage de plaisir à découvrir les aventures de Garion et sa progression sociale assez fulgurante ! Les vétérans trouverons l'histoire un peu trop simple sans doute et le relirons surtout par nostalgie, un peu comme les jeunes lecteurs d'Harry Potter à notre époque.


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Cluric
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le 6 déc. 2016

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Cluric

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