Cela dit, les couleurs de la couvertures m'ont plu.

Un soir en regardant un vieil ONPC, j'ai découvert un certain Eric Zemmour, chroniqueur polémiste, plus polémiste que chroniqueur. Le bonhomme s’égosillait à dire que l'accession des femmes au domaine du politique en France et ailleurs, affaiblissait le pouvoir des gouvernements. Pas inintéressant. Mais en germe, une singulière idée du pouvoir, une certaine acception des femmes.
Le Premier sexe m’a été présenté comme une œuvre anticonformiste, à rebours des idées dominantes, un véritable brûlot. Rien de plus motivant pour que je m’attèle à la lecture.
Quelques constats :
L’argumentaire. Faible. Pas de raisonnement, seulement des idées, nées de ses propres convictions, avancées, non démontrées, et prises comme arguments d’autorité. Une sorte de dissert en philo d’un élève de terminale. Tous ses arguments peuvent être déconstruits, et c’est aussi en cela que sa tentative de conviction échoue. Il n’interroge pas les présupposés de ce qu’il avance, et c’est pour cela que rien ne tient. En somme, bâti sur du vide.
Les idées…d’un triste conformisme. Les femmes doivent se contenir au domaine de la famille, servir le patriarche. Ce dernier incarne le pouvoir, politique et financier, prostitueur et grand homme. On croirait lire un manuel d’éducation à destination des jeunes filles des années 20. Cet « ouvrage » n’a rien de brûlot, mais témoigne d’une pauvreté argumentative et idéologique. Pire que ça d’une régression sociale : interdire l’avortement ? ouvrir des maisons closes ? empêcher les femmes d’accéder à des postes importants ?
Ce qui aurait été intéressant…c’est que Zemmour parle de lui. De sa perception de la gent féminine, pourquoi, comment. De sa famille, de l’éducation qu’il a reçue, de son rapport à sa femme, à ses enfants, s’il en a. Qu’il nous explique pourquoi il hait farouchement le féminisme, qu’il met dans la catégorie des extrémismes. Qu’il réponde à cette question : pourquoi Zemmour t’acharnes-tu ainsi sur les femmes ?