Le Prestige par Shortlegg
Priest est un auteur d'une grande finesse. Autant le film centre nettement plus sur Borden, le roman lui s'attache plus sur Angier.
C'est l'histoire de chimères, des illusions qu'on se créer pour soi ou pour les autres...
Kikidmakak le rappel bien dans sa critique, les deux trames sont différentes, elles mettent en lumière des aspects différents de cette rivalité. Un grand auteur se remarquent aussi à ces niveaux de lectures différents, à ces interprétations possibles, au fait que vous sentez qu'il existe plusieurs histoires dans ce roman.
La narration est choisie sur le mode "journal intime" pour l'essentiel, et cela arrange la compréhension de la chronologie du coup. Le risque était d'en faire un pavé illisible où l'on s'égare à de multiples reprises. Priest maîtrise son rythme, s'emballe pas et ne s'endort pas. A cet égard il fait penser à Robert C. Wilson.
Il est également assez malin pour ne pas vous donner les trucs de ses intrigues. Il les suggère, les évoque mais il ne s'appesantis pas. Il estime que vous avez un cerveau et que vous savez vous en servir pour comprendre de quoi il retourne.
Voilà un roman de très bonne qualité à lire avant ou après avoir vu le film, Nolan est un grand réalisateur et scénariste, il sait aussi adapter sans faire dans la veine d'un Snyder, c'est à dire "ce que j'en ai compris" et non "je vous raconte l'histoire au sens stricte".