Un brin un niveau en dessous des deux premiers, de mon point de vue. Non qu'il soit "mauvais", loin de là.


Bordage y brille à nouveau dans les descriptions de la ruine de l'Europe après-guerre, et aussi des pays traversés par Luc et Jemma, c'est hallucinant de précision et de justesse, ça sonne vrai... Cependant, j'ai trouvé ces personnages assez superficiels, je ne sais pas trop pourquoi, ils ne m'ont vraiment pas autant accrochée que Pibe et Stef du tome précédent, par exemple. (D'ailleurs j'ai du réfléchir pour retrouver leurs prénoms...)


Les réflexions et interrogations des nombreux (peut-être un peu trop nombreux) personnages secondaires sont très intéressants. Les descriptions de leurs tourments intérieurs sont magnifiques, Georges, Louis et Henri, notamment, vers la fin, sont des personnages "justes". Sans doute les seuls qui me resteront en tête dans quelques mois...


Et là, je viens de trouver pourquoi j'ai pas accroché à Luc et Jemma. Ils n'ont pas de contradictions intérieures. Ils sont d'un bloc. Pas tellement humains, finalement. Jemma subit absolument tout ce qui lui arrive, à aucun moment elle ne prend de décisions personnelles, ses choix sont des choix "obligatoires", et du coup je n'ai éprouvé aucun attachement pour elle, mais vraiment que dalle, elle est trop lisse . Luc est lointain, aussi inaccessible au lecteur qu'il l'est pour Jemma. Pas de questionnements, pas de doutes, pas de culpabilité quand il tue quelqu'un. ça fait par moments psychopathe, à des lieues de ce que Bordage voulait faire passer comme message, je pense... Bref, pour des persos principaux, c'est plutôt dommage.


De ce point de vue (des persos principaux), ce bouquin est raté, à mon sens. Mais tout le reste autour le sauve de la débacle.


La fin également m'a laissée complètement froide. Si j'ai une sympathie certaine pour le cheminement et la recherche spirituels, je ne crois à aucun moment au petit délire que Bordage nous livre comme solution à nos problèmes existentiels.
Je ne crois pas une minute qu'il y ait un moyen d'éviter la profonde merde dans laquelle l'être humain est en train de s'enfoncer. Il nous faudra boire le calice jusqu'à la lie, jusqu'au jus de la poubelle, en lisant certains appels à la haine sur FB je n'en doute plus. Il n'y a aucun échappatoire, surtout pour ceux qui voudraient un monde très différent de celui dans lequel ils vivent et ils ne se reconnaissent pas.


Bref, c'est pas un coup de coeur, loin de là, il a d'ailleurs fallu que je me mette un coup de pied quelque part pour le finir ce matin... Ce dernier tome n'est à mon sens pas à la hauteur des deux premiers. C'est dommage.

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le 22 mars 2016

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Valerie Tatooa

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