Les Fils de la médina par Agnes Dei
Roman allégorique où l'on peut reconnaître toutes les religions du Livre, que ce soit dans le fond ou dans la forme. Roman jugé blasphématoire et censuré. "Qu'il aille en enfer, et nous prions Dieu de lui donner la punition maximale" pouvait-on lire sur des sites extrémistes musulmans, à la mort de Naguib Mahfouz, l'intellectuel et l'écrivain le plus célèbre d'Égypte ...
Le thème des Fils de la médina, c'est d'ailleurs celui-là, cet espoir sans cesse renouvelé et toujours déçu, toute action étant sanctionnée par l'échec après un relatif triomphe. Adam, Moïse, Jésus et Mahomet se succèdent en vain. Et à la fin c'est la mort de Dieu lui-même qui est mise en scène.
C'est l'histoire de l'humanité dont nous parle ce livre, dans un registre merveilleux, poétique et coloré. La langue arabe est de toute beauté, et sa traduction française excellente.
Et dans cette histoire de l'humanité, celle que j'ai surtout reconnu, c'est la mère du Monde, "Masr Om el Donya". C'est l'Égypte éternelle :
" Qui examinerait notre quartier avec quelque attention aurait beaucoup de mal à croire à ce que l'on chante dans les cafés, au son du rebab , Gabal, Rifaa, Qasim... ont-ils jamais existé ? Que reste-t-il d'eux ? Un quartier plongé dans les ténèbres, et un rebab qui ressasse des rêves anciens. Comment en sommes-nous arrivés là ? (...) On vous le racontera autour de la pipe à eau dans les fumeries de haschich, entre une quinte de toux et un éclat de rire.» "
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