L'éditeur n'a rien osé dire ; à monstre sacré, tout est permis. L'étalage infini de jeux de langages, de recherche de forme, de l'émotion en carton, l'abandon pur et simple de la sobriété (!), le caractère accessoire de l'intrigue et ses rebondissements plus basiques les uns que les autres... Chez moi, pas grand chose n'a résonné à la lecture, si ce n'est l'ennui et l'agacement. Le gâchis. Il y avait pas mal de bonnes idées mais il faut savoir ménager à ses lecteurs une place au rêve, des interstices. Ici, tout est bouché et recouvert à la louche de glu. L'auteur prêche un public acquis à sa cause, trop facile de s'étaler, difficile par contre de se dépêtrer de la logorrhée. Une version sans délire balinais, révolutions du court-terme, sans élection, sans plus de 2% de néologismes-qui-sont-en-fait-des-jeux-de-mots, avec 5 universitaires de moins et des humains qui déjouent la transparence eux-mêmes, sans recours à un animal mythique, une polyphonie limitée à quelques personnages clés, je prends. Le reste, je pense que c'est dispensable.