Chouette, une livraison de trois nouvelles de notre grand Jim !

Ces trois destins singuliers sont directement issus de l'univers de ce grand écrivain qu'est Harrison. Trois personnes qui regardent la civilisation, la société dans laquelle ils évoluent avec une distance et une forme d'incompréhension assez jouissive.

Autant le dire tout de suite, je trouve ces trois nouvelles avec un intérêt décroissant.
La nouvelle qui ouvre le livre, "la fille du fermier" est proche de l'extraordinaire. Comment un homme de 73 ans peut-il écrire de manière (qui semble) si juste à propos d'une jeune de fille de 15 ans ? On est pas loin du mystère.

Avec "Chien brun, le retour", on est content, comme son nom l'indique de retrouver ce personnage attachant si proche d'une nature qu'il répugne à quitter, et qui "connait parfaitement sa condition d'homme".

Le recueil se conclue sur une dernière nouvelle pas totalement réussie à mon sens, dans laquelle Jim tente de sortir un peu de son registre mais pas avec le plus grand bonheur, à mon humble avis.

En tout cas, on peut dire que malgré les années, le grand Jim connait encore de sacrées montées de sève, puisque nous voilà en présence de trois histoires fortement sexuées.

Et je ne résiste pas à vous livrer quelques passages qui me semblent particulièrement fidèles à l'esprit du bonhomme.

p298
Comme je l'ai déjà dit, j'ai besoin de connaître l'histoire, entre autres choses, de la région où je me trouve, et en Europe, c'est un sacré défi en comparaison de l'Amérique, où dans de nombreuses régions situées à l'ouest du Mississippi l'histoire est un mot vide de sens, quand elle existe au-delà de l'histoire des tribus autochtones et des efforts très peu héroïques de ceux qui volèrent leurs terres pour y élever un nombre illimité de vaches.

p 64
Elle se rappela alors un rêve troublant ce la nuit précédente et se dit tout à trac qu'elle devait faire grandir sa vie pour que son traumatisme devienne de plus en plus petit.

p 269
Je me suis souvent demandé si nous nous métamorphosons ou si, plus simplement, nous devenons davantage nous-même.

Comme d'hab, on attend le prochain avec gourmandise.
So long Jim !
guyness
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le 25 avr. 2011

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