Si c'était mauvais, j'aurais mis 3 ! C'est donc un assez bon roman de cape et d'épée.
M'enfin comparé aux Lames du Cardinal, le compte n'y est pas tout à fait !
Du côté du négatif d'abord, histoire de passer à la défense après pour vous laisser un bon souvenir d'ici la fin de la critique... Déjà, par goût personnel, les histoires de dragons me plaisent plus que celles de zombies, mais ça, l'auteur n'y peut pas grand chose. Mon principal reproche à l'égard de ce roman, c'est le manque de relief du héros : Kantz est le parfait chevalier blanc, intègre, droit dans ses bottes et sûr de lui et de la justesse (justice ?) de son combat et de sa manière de le mener. Il est un peu tourmenté pour la forme, mais à force de mystère, on finit par se lasser. Bref, un vrai héros, mais auquel je ne suis pas parvenue à m'attacher et dont le sort m'est finalement un peu indifférent.
Du côté positif, maintenant... J'ai vraiment apprécié l'originalité du décor : une ville très bien décrite, comme un personnage à part entière et le Saint Empire Romain Germanique pendant la Guerre de 30 ans a le mérite de dépayser sans pour autant dérouter. La mixité dans les races présentes (fées, faunes, centaures, nains...) est assez sympathique et change des classiques de Tolkien. Les personnages secondaires sont (eux !) réellement attachants même s'il sont parfois un peu caricaturaux (l'ado rusé devenu valet loyal, la gouvernante maternelle, la fée espiègle, un Hodor avec un peu plus de vocabulaire...)
Le récit en lui même est bien rythmé et l'intrigue fonctionne bien même si, puisqu'elle tient en un volume (certes, on devine que Kantz n'en n'a pas fini avec les Ombres, mais le "boss de fin" est bien vaincu ou semble l'être), elle reste assez simple et classique.
Bref, c'est un assez bon roman d'aventure à mi-chemin entre la fantasy et le thriller historique, une porte d'entrée agréable et sans prise de tête dans l'univers de Pevel qui sait pourtant être beaucoup plus riche, foisonnant, tortueux et haletant.