Ce livre est d’une puissance telle que je manque de superlatif pour en parler. Steinbeck fait preuve d’une telle acuité, peint des personnages d’une justesse magnifique, nous retourne l’estomac sans modération … les Joad, cette famille de métayers, devenus immigrants, comme des milliers d’autres familles après la crise des années 30 aux US, restera longtemps dans ma mémoire. Je ne pourrai même pas parler de tout ce que j’ai aimé dans ce livre, tant chaque page est pleine de souffle, de chaleur et de poussière.
Ce qui m’a le plus marqué, c’est peut être cette tension constante entre une détresse, une misère évidente et cette famille qui enchaîne les projets de vie, que l’on voit se déliter tout le long du livre, jusqu’à cette fin si énigmatique et symbolique.
Un sommet de la littérature américaine et mondiale à mon sens, plein d’humanité, de justesse et de souffle. Il emprunte les richesses littéraires de chacun des genres, poétique par moments, théâtral tout du long, et brillamment romanesque, ce qui lui donne toute sa profondeur narrative.