Comme le signale l'appareil critique, il s'agit là d'un texte rare : le témoignage d'une très jeune fille (Aurélia avait 14 ans quand elle a commencé l'écriture de ce récit) sur sa condition d'émigrée espagnole, à partir de l'hiver 1939, en France. Il faut préciser que cette édition, universitaire, a fait le choix de publier le texte tel quel, or Aurélia précise qu'elle écrit en français pour parfaire sa maîtrise de la langue. Le texte est donc parfois maladroit, surprenant, et on sent une nette amélioration au fil du temps. Le journal est malheureusement trop court, avec de grandes périodes lacunaires, mais on suit aisément quand même le parcours géographique et humain de cette famille de réfugiés espagnols.
Mon avis : une publication très intéressante sur ce fait historique en particulier mais qui, à mon sens, a également une valeur universelle. En effet, on ne peut s'empêcher le parallèle entre la situation de ces émigrés et les situations actuelles des migrants... L'exil est universel et intemporel, la cruauté de "l'accueil" aussi...
L'appareil critique et la postface de ce livre (ainsi que les photos) sont indispensables pour bien comprendre certains aspects du texte (notamment sa grande naïveté, son souci d'effacer les situations les plus dures, etc...). Il s'agit au final d'analyses plus sociologiques qu'historiques, très intéressantes. Même s'il s'agit d'une édition universitaire, ce texte et ce qui l'accompagne sont accessibles à tous.