Ce livre, paru huit années après la mort d'Osamu Tezuka, n'est pas une autobiographie comme son titre le laisse suggérer. Il s'agit avant tout de retranscriptions de conférences que l'auteur a données de 1986 à 1988, soit peu avant sa disparition, qui sont accompagnées de témoignages de ses proches, dont sa sœur.
Le livre ne comprend pas que du texte, il y a également quelques photos de l'auteur durant sa jeunesse et quelques planches dessinées tout au long de sa carrière.
Ne cherchez pas fondamentalement des anecdotes sur ses créations, mais plutôt sur une réflexion vis-à-vis de la création, et dont on voit que celle-ci vient en partie de sa qualité de souffre-douleur durant l'enfance. Faute d'avoir pu se faire respecter de ses pairs, Tezuka s'est constitué dès sa jeunesse une collection de mangas qui ont fait que ses anciens ennemis sont devenus ses amis, squattant au domicile familial pour lire ces bandes dessinées.
Le passage sur la guerre est évoqué, ainsi que ses années de médecine ou, au dernier moment, il bifurquera vers ce qu'il a toujours voulu faire ; dessiner.
Ce qui frappe dans ce texte, c'est la profonde humilité qui se dégage de cet homme. Bien qu'il ait crée à lui seul le manga moderne, et bien des genres qu'on lit encore aujourd'hui, il ne sent pas du tout comme étant un père, mais comme quelqu'un qui veut communiquer avec le monde, mais avec ses pinceaux. Ceci en utilisant des histoires soit gentilles comme Le roi Léo ou tragiques comme Les trois Adolf (où l'origine du manga y est expliqué).
Sa carrière dans l'animation, et dans la création d'Astro Boy, première série animée japonaise, est également narrée et vient à la suite d'une rencontre avec Walt Disney au début des années 60 sur la volonté d'économiser le plus possible en termes d'animation. Cela passera par une réduction drastique du nombre d'images par secondes, soit huit. Aussi minimal soit-il, ce procédé est encore utilisé dans plusieurs séries animées contemporaines !
Du fait du caractère souvent décousu du livre, il part dans tous les sens. Si vous voulez vraiment en savoir plus sur la vie de Osamu Tezuka, je vous suggère sa biographie (en quatre volumes), dessinée par sa société de production. Celle-ci se révèle bien plus complète. Ma vie manga est plus un recueil de réflexions, d'idées, que je conseillerais aux fans les plus avertis de Tezuka.