Maximes par Cpal

On associe indûment l'épicurisme à une vulgaire philosophie de vie pour les bons vivants qui profitent de la vie avec légèreté et ondes positives.Si on tape "épicurienne" sur un site de rencontre, 36 pages d'exemples nous illustre la vision erronée de l'épicurisme. "Charlotte, 26 ans, jeune femme épicurienne dans l'âme, j'aime faire la fête, la bonne nourriture, les calins".

Certes le plaisir chez Épicure est le maître mot. Il est d'ailleurs indissociable du bonheur.
OR c'est avant tout une discipline rigoureuse qui exige une très bonne maîtrise de soi.

En effet, pour goûter vraiment au bonheur, il est nécessaire de chasser les désirs insatiables et superflus à l'instar d'un ascète du plaisir. Le plaisir s'apprivoise avec circonspection.
Épicure différencie les désirs en trois types : D'abord il y a les désirs naturels et nécessaires. Leur insatisfaction s'accompagne de douleur. (faim , soif) Puis on a les désirs naturels mais non nécessaires. Ceux-là, s'ils ne sont pas satisfait n’entraînent aucune souffrance (sexualité ou copieux repas). On peut alors aisément les dissiper pour éviter le trouble. Enfin il y a les désirs non naturels et non nécessaires qui sont des désirs vains, inaccessibles et mortifères (être riche ou célèbre) qui conduisent le sujet désireux à l’aliénation et au malheur car ils sont insatiables.

Alors ok , l'épicurisme c'est une philosophie du bonheur, mais ça passe avant tout par une privation des plaisirs superflus pour se contenter du minimum c'est à dire des désirs naturels et nécessaires.
Le malheur n'est point causé par le manque, mais par l'excès qui nous assujettit. C'est d'ailleurs là où les désirs non nécessaires sont dangereux pour l'épicurien car il y a le risque d'en vouloir toujours plus. Le plaisir fait plaisir car c'est une sensation éphémère, fugace. S'il est recherché en permanence, la jouissance sera alterée.

De surcroit, la crainte de la mort empoisonne les plaisirs. Elle ne fomente qu'angoisses et troubles. L'épicurien sait que la mort n'appartient pas au monde sensible et qu'elle ne concerne point les hommes.

La recette déontologique d'un bonheur épicurien s'appuie donc finalement sur une vie paisible,équilibrée et frugale dans laquelle l'ataraxie est un moyen, et le plaisir le dessein final.