« Mais le désespoir vous fait sortir de vous-même (je pèse mes mots). Il était si profond que, pour vivre (continuer à vivre étant la grande affaire), mon imagination d’abord, la première, m’organisa un refuge dans ma chute même, et me créa une vie très belle. L’imagination allant vite, cela se fit rapidement. Elle m’entoura d’une foule d’aventures destinées peut-être à adoucir ma rencontre avec le fond de ce précipice—car je croyais qu’il avait un fond, mais le désespoir n’en a pas—et, au fur et à mesure que je tombais, la vitesse de chute accélérait mon activité cérébrale, mon imagination inlassable tissait. (...) Il suffisait de peu de choses pour que je quitte l’aventure désastreuse que vivait mon corps ; que je quitte mon corps (j’ai donc eu raison de dire que le désespoir fait sortir de soi-même) et me projette dans ces autres aventures consolantes qui se déroulaient parallèlement à la pauvre mienne. »

Manaaaw
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le 17 juil. 2023

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Gio

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