La ligne Maginot peine

La trilogie de Pierre Lemaitre est allée malheureusement decrescendo en qualité avec un début en fanfare et une fin en eau de boudin avec Miroir de nos peines.

La trame historique est pourtant dès plus intéressante. De la seconde guerre mondiale, on a surtout montré l'occupation allemande, la résistance, le débarquement ou les camps mais très peu la drôle de guerre, la ligne Maginot ou encore l'exode des civils. Cette histoire de transfert de prisonniers résume bien ce que devait être la France en juin 40.

Lemaitre garde son talent de romancier, la lecture est agréable et rapide même si les arcs narratifs sont attendus et sans originalité.

Le gros point faible réside dans les personnages: inintéressants, creux et niais, dignes de Plus belle la vie. Aucun antagoniste ou personnage plus profond et ambivalent que le professeur de mathématiques entraîné malgré lui sur le front. Aucun salaud à l'horizon dans ce livre qui préfère explorer les bons sentiments. Il y avait pourtant pléthore de matière à étudier : l'Action française, les communistes ou la France antisémite (Bagatelles pour un massacre a été écrit en 1937). Seul sort du lot Désiré, mythomane à la verve truculente, sous-exploité toutefois.

Il n'arrive rien à nos personnages. On se prend bien une balle dans la jambe, on se fait arrêter comme prisonnier mais rien de bien méchant. Le roman manque avant tout de dramaturgie. C'est un comble alors que l'action se passe pendant la pire guerre que l'histoire est connue.

Le livre se conclut sur un que sont-ils devenus ridicule. Pour résumer cette lecture donne envie de s'intéresser à la France de 1940 mais c'est à peu près tout. Dommage