Les tomes des annales du Disque Monde se suivent et j'en arrive à la troisième histoire mettant en scène les Sorcières de Lancre. Après Trois Soeurcières qui était fichtrement sympa avec ses renvois à Shakespeare, et Mécomptes de fées qui était une balade tranquilounette où les trois sorcières mettent à mal les contes, arrive ce Nobliaux et Sorcières. Et il faut dire que la formule du trio "Esmeralade Ciredutemps, Nounou Ogg et Magrat Goussedail" fonctionne toujours parfaitement !
Terry Pratchett revient à la parodie de Shakespeare qui était la trame du premier (ou du 5eme livre des annales du disque monde) et après Macbeth c'est la trame du Songe d'une Nuit d'été qui est parodiée. Et il faut dire que la formule fonctionne très bien, notamment grâce à des personnages comiques en pagaille, des excellents dialogues mais aussi une trame qui m'a un peu enthousiasmé et qui elle sort un peu de la routine pratchetienne.
Si comme d'habitude le conflits est provoqué par des forces obscures mais immensément puissantes qui tentent de refaire surface, Pratchett ne fait pas de mystères : ici les ennemis seront le peuple des elfes (et autre "peuple de la forêt") qui contrairement aux légendes est en réalité des fieffés salauds. Ce sont même les pires ordures que j'ai pu lire dans les livres (et pourtant on a vu le diable en personne ou des créatures chthuliennes) : elles sont hautaines, sadiques et arrogantes. Pratchett les comparent à des chats face aux humains qui seraient des souris.
Et dieu, qu'est ce que ça fait plaisir d'avoir des antagonistes aussi sadique, permettant d'amorcer un peu plus de noirceur et montrer à quel point les personnages en deviennent badass ! A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. A noter qu'ici on a pas de "personnage qui est la seule personne saine au milieu d'une bande de frappé." Tour à tour les personnages sont parfois idios, butés ou comiques, mais qu'ils ont aussi leur moment d'héroïsme et de réflexion pertinente. Je m'attendais à ce que les personnages tombent dans le panneau... et ce n'est pas le cas.
C'est aussi un volume qui met fin à une certaine forme de Statut Quo. En effet, très souvent les livres du Disque Monde n'ont pas de continuités et ses personnages récurrents n'ont pas vraiment d'évolution sociale. Ils reviennent, tel des personnages des Simpsons à la place qu'ils occupaient au début du livre. Or, à la fin ça n'est pas le cas :
Magrat devient réellement reine de Locre en épousant Vérance.
Après, Pratchett inclus aussi quelques mages de l'université de l'invisible d'Ankh Morpork mais au fond, mis à part Mustrum Ridculle qui a une véritable storyline, les autres sont un peu là pour le décorum. Alors, oui, j'aime bien le bibliothécaire (Ooook) mais à force de le revoir sans arrêt et dans toutes situation ça pourrait être lassant. (Déjà que je trouvait l'inclusion des mages dans Le Faucheur relativement à côté de la plaque...)
Mais dans l'ensemble c'est un tome des Annales du Disque Monde sur lequel j'ai eu, un peu plus que d'habitude, de plaisir à lire.