Pour celles et ceux qui aiment les flics en pré-retraite.

Un auteur ici au mieux de sa forme pour un polar très dense.
Pas de préliminaire, pas d'exposition ni de présentation des acteurs, mieux vaut déjà connaître John Rebus et le contexte.
Dès les premières pages, nous voici plongés au cœur de plusieurs intrigues policières et même de plusieurs enquêtes qui vont s'entrecroiser pour notre plus grand plaisir. Rankin ne prend pas son lecteur pour un demeuré et le laisse faire son chemin au milieu de tout cela.
Les bœufs-carottes entreprennent de déterrer une vieille histoire, du temps où Rebus était encore un tout jeune inspecteur, en équipe avec ses aînés du commissariat de Summerhall, pas très regardants sur les méthodes pour envoyer les voyous en prison. En ce temps-là messieurs, 'on' aurait permis à un indic' d'éviter la prison pour meurtre.
'On', ce sont les Saints de la Bible d'Ombre, la confrérie de Rebus & co pour qui la juste fin excusait des moyens moins nobles.
Pendant que l'Inspection générale inspecte les recoins sombres, John Rebus et sa collègue Siobhan Clarke se dépatouillent avec un imbroglio où se sont fourrés les sales gosses de deux célébrités locales : un homme d'affaires en vue et un politicien ambitieux (on est en pleine campagne pour le référendum d'indépendance).
Flics et voyous, passé et présent, malfrats et politiciens, tout cela s'entremêle dans un polar à haute densité. Heureusement le lecteur n'a qu'à suivre John Rebus et admirer son talent inné pour mener une enquête et faire parler les moins bavards.
John Rebus est le cousin transatlantique de Harry Bosch et comme les précédents, cet épisode baigne dans les thèmes chers à Ian Rankin : polar urbain entre deux âges et entre deux eaux, la Leith et la Clyde, compromissions policières, mafieuses, politiciennes ou affairistes, quelque part entre chien et loup ...



[...] Les bons ne sont jamais complètement bons et les méchants jamais complètement méchants.
[...] — Et tu crois vraiment que la vérité est indispensable?



Dans l’Écosse de Rankin, la vérité n'est peut-être pas indispensable. Mais la lecture de ses bouquins, assurément.

BMR
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 30 oct. 2015

Critique lue 292 fois

4 j'aime

BMR

Écrit par

Critique lue 292 fois

4

Du même critique

A War
BMR
8

Quelque chose de pourri dans notre royaume du Danemark.

Encore un film de guerre en Afghanistan ? Bof ... Oui, mais c'est un film danois. Ah ? Oui, un film de Tobias Lindholm. Attends, ça me dit quelque chose ... Ah purée, c'est celui de Hijacking ...

Par

le 5 juin 2016

10 j'aime

2

The Two Faces of January
BMR
4

La femme ou la valise ?

Premier film de Hossein Amini, le scénariste de Drive, The two faces of January, est un polar un peu mollasson qui veut reproduire le charme, le ton, les ambiances, les couleurs, des films noirs...

Par

le 23 juin 2014

10 j'aime

Les bottes suédoises
BMR
6

[...] Je ne suis pas hypocondriaque, mais je préfère être tranquille.

C'est évidemment avec un petit pincement au cœur que l'on ouvre le paquet contenant Les bottes suédoises, dernier roman du regretté Henning Mankell disparu fin 2015. C'est par fidélité au suédois et...

Par

le 10 oct. 2016

9 j'aime

1