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6.9
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livre de Michel Houellebecq (2001)

Le héros a une vie aussi palpitante qu'une finale de "Questions pour un champion" (qu'il adore au demeurant) et sa vie sexuelle se résume à regarder de jolies vulves s'ébattrent dans un peep-show (j'ai dit "vulve" ? Non, vous avez dû mal lire...).
Houellebecq a toujours les mots justes pour décrire le mal de vivre, les vies grises comme un vieux parpaing (en même temps, regardez le bien... Pas le genre de spécimen à danser sur David Guetta, le Michel), mettre le doigt sur la médiocrité de nos comportements et la profonde inutilité des 3/4 des hominidés qui nous entourent (dans lequel il s'inclut d'ailleurs).
Mais ici, la mort du père, va faire découvrir l'amour au personnage principal. Le grand, celui avec qui faire l'amour, voire baiser comme des bonobos, est à chaque fois une expérience quasi-mystique.
Donc le héros découvre le sexe heureux (à deux ou à plus si affinité) et les arcanes de l'industrie touristique avec Valérie, une femme belle, intelligente et à la sexualité généreuse.
On y parle aussi tourisme sexuel ("elle a commencé par le dos pour finir par mes couilles" dixit le personnage principal sur les talentueuses officiantes des salons de massage thaïs).
Il écrit bien, il dit les choses avec simplicité et détachement. On rit souvent (Ah ! Cette scène avec l'artiste contemporaine faisant des moulages de son clitoris et des cartes postales avec son sexe comme pinceau... une merveille !).
Bon, je dois le dire. Houellebecq est un bon vendeur, il sait placé son petit scandale pour faire le buzz : outre le tourisme sexuelle, il nous sort un petit couplet islamophobe outré... si outré que l'on a des difficultés à y croire (lui aussi je crois).
C'est une histoire d'amour et de sexe, il y a de la beauté, des sentiments simples et magnifiques (une double double-pénétration et du triolisme en sauna aussi...).
Mais comme de nombreuses histoires d'amour cela ne finit pas forcément avec beaucoup de bonheur et d'enfants (ce qui est souvent antinomique d'ailleurs mais passons ce n'est pas le propos...).
PS : si vous n'aimez pas Houellebecq et bien... ne le lisez pas. C'est simple et cela évite bien des tracas.
camilleeelen
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le 25 août 2011

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camilleeelen

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