Si on en croit le titre, nous pourrions nous attendre à un portrait paralysé, horizontal d'un artiste, dans une certaine position, celle du jeune homme. A cela s'oppose le mouvement véritable de l'oeuvre, celui de la formation du jeune Stephen Dedalus, prisonnier d'une Irlande qui s'apparente au labyrinthe duquel son nom le prédestine à s'extirper. Mais il m'a semblé que Le Portrait de l'artiste en jeune homme est plus un roman de perception que de formation. Vision d'abord floue et confuse, qui peine à se traduire en mots, prend la forme d'une rhapsodie - faussement - mal maîtrisée, qui se heurte à la violence de l'enseignement reçue dans les sinistres pensionnats irlandais, et qui s'épanouit et se clarifie au fur et à mesure de l'émancipation pénible de Stephen. L'adolescent se précipite vers des possibilités multiples, il croit d'abord trouver une échappatoire dans les relations sexuelles, puis dans la religion, jusqu'à l'épiphanie finale où le jeune homme devient enfin artiste, c'est la beauté d'un langage brisé dont la spécificité le détache de l'anglais britannique qui offre à Stephen l'opportunité de rompre les liens avec le bourbier dont il provient.
Amélie
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le 23 juil. 2010

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