Si Vikas Swarup est assez comparable aux autres romanciers de son pays, c'est dans le sens où il n'est pas plus tendre pour les tares de la société indienne. Il ratisse même plus large se livrant à un inventaire quasi exhaustif des plaies de l'Inde : corruption massive, écart grandissant entre riches et pauvres, trafic d'organes, télé-réalité débilitante, mariages forcés, exploitation des enfants ..., on en passe et des tout aussi pires. Mais l'écrivain dénonciateur est aussi un amateur de guimauve qui n'hésite pas à forcer sur la palette du rose, pour atténuer le noir, quitte à faire déboucher ses intrigues improbables sur une morale convenue. C'était déjà le cas dans Slumdog mais l'énergie du récit emportait tout sur son passage. Pour quelques milliards et une roupie n'en manque pas non plus, d'énergie, mais comme Swarup reprend peu ou prou les mêmes (grosses) ficelles narratives, il est difficile d'adhérer de la même façon. Evidemment, c'est une lecture agréable et facile, avec son lot de situations inextricables dont l'héroïne se sort haut la main et des rebondissements en cascade dont un dernier très malin quoique obligeant à faire preuve d'indulgence pour y croire un tant soit peu. Vikas Swarup a désormais sa place à lui parmi les romanciers indiens, plus dans la littérature de distraction que dans celle de l'approfondissement, ce qui n'est pas une honte, loin de là, juste une limite.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Créée

le 10 janv. 2017

Critique lue 214 fois

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 214 fois

D'autres avis sur Pour quelques milliards et une roupie

Pour quelques milliards et une roupie
domguyane
6

les 7 commandements du boss indien

une lecture agréable que cette histoire improbable, mais gentilllette On égratigne au passage quelques travers de la société indienne, mais tout ça reste très propret sans aller jusqu'au bout de...

le 21 avr. 2014

1 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

76 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

76 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13