Dans ce cinquième opus de la saga maritime les aventuriers de la mer, le vent semble tourner pour plusieurs des protagonistes de l'histoire.
Si Ronica, Keffria et Althéa tentent tant bien que mal de faire surnager la situation de la famille Vestrit, Malta, la jeune écervelée, devient de plus en plus mature, embarquée dans le tourbillon de l'appauvrissement familial.
Robin Hobb réussit avec talent à faire presque apprécier ce personnage auparavant insupportable. Au fur et à mesure que se dévoilent les pages du récit, le regard que l'on porte sur ces êtres évolue. Le capitaine Kennit, véritable roi de la rouerie, sait se faire apprécier du lecteur tout autant que de Vivacia, la vivenef nouvellement éveillée. Si Hiémain ne cesse de se débattre dans les affres de la culpabilité, il n'en va pas de même d'Etta, transfigurée en dépit de la jalousie qu'elle nourrit à l'endroit de Vivacia.
Ambre, personnage toujours ô combien mystérieux, tente toujours de sauver Parangon, le navire maudit, avec l'aide de Brashen, jeune homme ambigu, jaloux et malheureux . Accompagnant l'infâme gouverneur Cogo, un personnage de second plan devient de plus en plus attachant : Sérille l'érudite, compagne de cœur du jeune et despotique sybarite.
Tous ont le trait commun d'être soumis à des drames de plus ou moins grande ampleur et ce qui fait le sel de cette histoire, les voir se débattre pour échapper aux difficultés, qu'elles soient matérielles ou affectives.
Ce prisons d'eau et de bois fend la mer avec enthousiasme et entraîne encore et toujours le lecteur dans son sillage salé.