Fiche technique

Auteur :

Cicéron
Genres : Essai, Politique & économieDate de publication (pays d'origine) : Parution France : 1980Aussi connu sous le nom de : Pro Roscio Amerino

Résumé : Les calendes de juin de l'année 671 avaient été fixées par Sylla comme le terme des proscriptions et des confiscations. Vers le milieu de septembre de la même anée, Roscius, citoyen d'Amérie, fut tué à Rome, après la première heure de la nuit, c'est-à-dire, selon notre manière de compter, entre sept et huit heures du soir. Roscius était riche : sa fortune montait à six millions de sesterces (un million trois cent quatre-vingt mille francs). Il vivait habituellement à Rome : admis dans la société la plus intime des Métellus, des Scipions, des Servilius, et de plusieurs autres familles illustres, constamment attaché à la cause des nobles, il avait toujours soutenu le parti de Sylla. La nouvelle de sa mort arriva dès le point du jour à la ville d'Amérie, quoiqu'à la distance de cinquante-six milles (près de dix-sept lieues). Deux parents de Roscius, que Cicéron prouve n'avoir pas été étrangers à l'assassinat, se hâtèrent d'en instruire Chrysogonus, affranchi et favori de Sylla. Ils avaient conçu le projet de s'emparer de la fortune de leur parent. Ils proposèrent à cet affranchi, dont le pouvoir était immense, de s'associer à ce projet odieux. Il fallait obtenir du dictateur que le nom de Roscius fût placé sur les tables de proscription, et que ses biens fussent confisqués et vendus. Chrysogonus l'obtint sans peine. Les biens furent mis en vente : il se les fit adjuger pour deux mille sesterces. Cependant les trois associés n'étaient pas tranquilles : Roscius avait laissé un fils ; et quoique ce jeune homme, dénué d'instruction, vivant dans les champs, étranger aux affaires, inconnu à Rome, ne fût nullement redoutable par lui-même, il pouvait se faire que, secondé par le crédit des amis, de sa famille et dirigé par leurs conseils, il revendiquât son patrimoine, et qu'il réclamât contre une spoliation aussi injuste et aussi impudente. En effet, il était de toute évidence que Roscius n'avait pu être mis