A du potentiel mais n'exploite pas... Ou si peu.

Critiquer n'est pas chose aisée.
Encore plus quand il s'agit d'un ouvrage philosophique dont la consistance est difficile à mettre en doute.
Je me contenterai de dire ce que j'ai aimé (si peu) et ce que j'ai moins aimé (euphémisme).


Nietzsche est au centre de l'ouvrage, c'est le moins que l'on puisse dire. 250 pages sur 500. Inutile de préciser que du coup Luc Ferry présente donc peu d'alternatives. Un peu les grecs, beaucoup Saint Augustin ; pour les autres, vous repasserez. Rousseau, Kant, Spinoza, Descartes ou plus récemment les apports de Sartre, Camus, Serres sont totalement absents. Il évoque la religion catholique, un chouia le bouddhisme. Mais pour les autres (protestants ou évangélistes, musulmans ou juifs, hindouistes ou animistes etc.), oubliez ; vos croyances ne sont pas ses références...
Se cultiver sur Nietzsche, c'est bien.
Le reste, rien à foutre, c'est moins bien.


Le débat de l'immanence et la transcendance, pour les béotiens, c'est un peu compliqué. L'auteur pourrait faire des phrases 2 à 3 fois plus courtes, avec des mots bigrement plus familiers. Mais non... La thèse est donc de haut vol mais souvent incompréhensible et très répétitive.
Se cultiver, c'est bien.
Faire le débat avec Saint Augustin et Platon dans une langue absconse (sic), c'est moins bien.


Ferry réserve 50 pages (tout au plus) au XXième siècle. Il essaie donc de répondre à la question qu'il a lui même posée ("Qu'est-ce qu'une vie réussie ?") avec uniquement le rétroviseur. Mais il peine à replacer le sujet dans notre époque contemporaine (matérialisme et spiritualité, écologie et pollution, développement personnel et narcissisme...). Comme s'il n'avait vécu les mêmes virages idéologiques que nous.
Savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va, c'est bien.
Ne présenter aucune perspective, c'est moins bien.


Luc Ferry a t il écrit son livre au petit bonheur la chance ? Je le pense sincèrement, il ne savait pas où il allait. Il a donc posé la somme de ses connaissances (intéressantes et enrichissantes) mais sans emmener le lecteur avec lui sur le chemin de sa réflexion. Et ce n'est pas l'ultime citation de Victor Hugo qui va sauver le tout.
Poser un débat intéressant, c'est bien.
Ne pas y répondre, c'est moins bien.


Bref un ouvrage très dispensable, réservé aux passionnés de Nietzsche qui ne souhaitent en fin de compte ni réponse à la question posée, ni aide pour y parvenir.


Hors sujet même s'il y a beaucoup de connaissances : 4/10.

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le 27 mars 2021

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Raider55

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