Un grand bol d'air dans les polders ? Pour ce qui concerne Qui sème le vent, le premier roman de la néerlandaise Marieke Lucas Rijneveld, ce n'est vraiment pas le premier sentiment ressenti. Le livre est à "hauteur d'enfant" (une fillette qui a 10 ans du début du livre, 12 à la fin), un procédé rarement convaincant puisque le vocabulaire employé n'est jamais crédible (un terme comme mnémotechnique par exemple). Mais bon, c'est une convention, et ce n'est pas le grief majeur que l'on peut adresser à l'ouvrage. Reconnaissons à la romancière le talent de savoir planter une ambiance, celle d'une ferme aux Pays-Bas, au sein d'une famille religieuse qui vient de vivre un drame absolu avec la disparition d'un des fils, une mort dont l'héroïne de Qui sème le vent se sent coupable. Mais autant que sur l'atmosphère familiale étouffante, le récit s'attarde assez souvent sur les jeux interdits des enfants, à l'encontre des animaux, avec une certaine perversité, mais aussi entre gosses, sous la forme de passe-temps liés peu ou prou à la sexualité. La cruauté de l'enfance, avec tendances morbides ou sordides, n'est pas chose nouvelle en littérature ou au cinéma, voir par exemple Jeux interdits ou Cria cuervos, mais rien n'obligeait Marieke Lucas Rijneveld à la complaisance et à la répétition. Le qualificatif de "répugnant" est peut-être un peu fort mais il n'est pas loin de s'appliquer à certaines scènes, écrites pour choquer, cela parait évident. Au point qu'on en oublie certains passages de qualité dans le livre dès lors qu'il n'est pas question de constipation chronique ou de prétendus Juifs cachés dans la cave, deux "informations" ressassées à l'envi et qui parviennent tout à fait à ce que la romancière souhaite, à savoir mettre le lecteur mal à l'aise.

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le 28 sept. 2020

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