Attention, cette analyse comporte des Spoils


La saga Ring fait intervenir des éléments nombreux et variés durant tout son déroulement, mais aussi des personnages emblématique, tout ça fait de ce titre un titre fort et qui marquera le lecteur pour longtemps.


L'investigation est une part très importante du récit.
Tout commence pour Asakawa, journaliste, par une discussion fortuite, avec un chauffeur de taxi, ce dernier a été témoin d'une mort surprenante, un soir, à un arrêt devant un feu, coïncidence ou non, le même soir, la nièce du journaliste mourrait elle aussi, et semble il d'une mort similaire.
Il n'en faut pas plus à Asakawa pour se plonger dans cette curieuse affaire.
En tant que journaliste il n'a aucune difficulté à dénicher et recouper les infos. Le lecteur suit d'ailleurs tout l'acheminement du travail de journaliste, les prises de contacts, avec des rencontres très nombreuses et variées, les recherches de documentation...
Son investigation l’amène très vite sur les lieux où la malédiction a frappé les jeunes victimes (au nombre de 4), avant que ce dernier se retrouve lui aussi prit au piège.
Son enquête prend alors une toue autre dimension quand il se retrouve au cœur du mystère et que sa vie est en jeu.
Il lui faut résoudre ce mystère, comprendre qui est derrière tout ça, comment ces images sont arrivées sur cette cassette vidéo, et pourquoi.
À partir de ce moment, on suis les recherches de deux protagonistes, Asakawa et son amis Ryuji. Recherches qui les mèneront en divers lieux du Japon, villes, îles, mais qui les feront aussi « voyager » dans le passé, aux origines du mal...


A travers le récit, l'auteur s'attache aussi à parler des mythes et légendes du Japon, mais aussi de son histoire.
Dès le départ, Sadako peut faire penser au Yurei, ce fantôme dont le ressentiment l'oblige à rester sur terre pour chercher vengeance.
À un moment, lors d'une visite chez la sœur de sa femme, il est aussi question d'un démon, avec le masque qui effraie la fillette de Asakawa.
Enfin, un élément fort du récit, En no Ozunu, dont la statue en pierre à, semble-il, conféré des pouvoirs à la mère de Sadako, et peut-être le déclencheur de tout.
L'auteur mêle cet événement à la seconde guerre mondiale, quand les USA ont pris le pouvoir et qu'ils tentent de se débarrasser de la fameuse statue, récupérée par la suite par la mère de Sadako. À ça s'ajoutent par la suite d'autres événements fictifs mais dont la précision et la cohérence tendent à les rendre réels et à créer un ensemble réaliste.


L'auteur inclut dans son récit quelques questions philosophiques.
Elles sont introduites par certains de ses personnages (la plupart du temps par Ryuji, mais j'y reviendrais plus tard), comme la création de l'univers, via le Big-Bang, comment et pourquoi a t'il eu lieu. La symbiose entre la lumière et les ténèbres, le bien le mal (Dieu et Diable), homme et femme (et hermaphrodisme).
L'origine de l'Homme, sa création, sa naissance, sa mort, sa destination après la vie, mais aussi quelle est sa place, et son rôle.


Il met aussi en scène la peur, qu'elle soit vécu ou simple question.
Peur ressentie lors du visionnage de la vidéo, peur ressentie lorsque la fin est proche, peur de l'inconnue, mais aussi peur pour ses proches.
La peur en tant que question englobe nos « grandes peurs » , les peurs primaires, peur du noir, de la solitude peur du démon, des peurs encrées dans l'homme depuis sa création.


Si ce n'est pas encore trop visible avec Ring, on peut dire que l'auteur met en avant les technologies.
Par le biais du journalisme, Asakawa utilise tout les outils qu'il a sous la main (ordinateur, magnétoscope, fax, téléphone....) afin de mener à bien sa « mission ».
De son coté, Sadako, qui est morte il y a de ça plus de 2 décennies (environ 1965) est capable de « contrôler » des pellicules photos et un poste de TV, grâce à son pouvoir. Plus tard, après sa mort, elle est même capable d'envoyer ses pensées sur une bande magnétique d'une cassette vidéo.


La description pour rendre le récit plus vivant.
Bien que peu descriptif, le récit propose quand même des descriptions au lecteur, descriptions de lieux, d’événements de personnages, de sensations éprouvées par les personnages... afin qu'il se sente plus au cœur des événements.
bien que sans trop rentrer dans les détails, il parvient à faire ressentir au lecteur les sentiments de ses personnages, mais lui donne aussi l'illusion d’être sur les lieux, d'accompagner les personnages dans leur enquête.


J'en parle un peu plus haut, bien que n’étant pas le protagoniste principale de Ring, Ryuji a un rôle important, primordial même.
C'est un homme étrange, dès le départ, Asakawa donne au lecteur une image peu flatteuse de son « ami », pas une bonne fréquentation.
Pourtant, c'est un personnage très intéressant et développé. C'est un homme curieux, un homme de science mais qui croit aussi au surnaturel, mathématicien et philosophe, qui se pose de nombreuses questions sur la vie et la mort et dont les questions et les remarques font réfléchir le lecteur.
C'est aussi un personnage ambiguë qui peut vaciller entre le bien et le mal, intelligent, mais pouvant se montrer immature, cruel et manipulateur. Toujours sur de lui, et donnant l'impression de ne jamais rien prendre au sérieux, il ne sera ébranlé qu'une fois, lorsqu’il comprend que la malédiction n'est pas brisée...


Asakawa, lui, présenté comme le protagoniste de l'histoire, est complètement différent, je le vois comme l'archétype de l'employé japonais, un travail qu'il fait sans être toujours motivé, une femme et une fille qu'il a tendance à délaisser. Il a tendance à la nonchalance au début du récit, en plus du je-m'en-foutisme.
Il est ainsi presque prêt à tout pour découvrir la raison de la mort des 4 jeunes, même jusqu'à profiter du décès récent de sa nièce pour rendre visite à sa belle famille afin de faire des recherches dans la chambre de cette dernière.
Malgré tout, c'est quand même un père qui tient à sa famille, et un homme effrayé par la mort, et si l'auteur développe un peu le personnage, il n'en fait pas pour autant un héros, comme on peut le voir à la fin du récit, où ce dernier imagine différents scénarios quand au futur de l'humanité, sous l'ombre menaçante de Sadako


Sadako, par où tout commence, longtemps dans l'ombre, le lecteur apprends peu à peu qu'elle est responsable de la malédiction, un personnage dur à cerner, énigmatique, tantôt effrayant, tantôt entouré d'une aura sensuelle. On découvre en même temps que les protagonistes les détails de sa vie, une existence assez dramatique, une enfance « bâtarde » fille d'un assistant professeur et d'une medium qui finira par se suicider, elle aussi possédant des pouvoirs (infiniment plus puissants que ceux de sa génitrice) elle n'arrivera jamais à devenir actrice, sans doute à cause d'un secret que renferme son corps, elle finira sa vie au fond d'un puits, après avoir été violée et laissée pour morte, ruminant sa vengeance contre l'humanité tout entière.

Memento-Mori
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le 29 avr. 2016

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antonin vieux

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