Critique concernant le cycle "Soldats de pierre"
Et nous y voici. Dernier tome du dernier cycle des Annales de la compagnie noire. Deux mois après avoir commencé cette série, me voici à la fin. Alors, le résultat de ce final ? De ces deux derniers tomes ? En un mot, la parfaite fin pour une série excellente.
C'est avec plaisir que l'on voit Toubib reprendre la plume et son rôle d'annaliste. Roupille avait remis un peu de dynamisme après Murgen, mais c'est incontestablement Toubib qui est le plus talentueux, pour moi, en tant qu'annaliste. Retrouver son analyse, des années après la dernière fois, est un vrai régal. Toubib a vieilli, a pris de l'expérience, et sens la fin s'approcher lentement. Alors, en plus d'un cynisme et d'une ironie mordante plus présente qu'avant, il nous propose une vision de la Compagnie sur fond d'introspection, tout en nous montrant à quel point les personnages que nous connaissons depuis plusieurs tomes ont changé.
Car le temps passe, oui, et "les soldats vivent et se demandent pourquoi". Et avec lui, nous repensons également aux années écoulées depuis le premier tome, aux premiers personnages qui nous ont accompagné dès les premiers tomes, à ceux qui sont encore là...et à ceux qui partent. Et mine de rien, c'est une sacrée nostalgie qui m'a empoigné, sur les départs de certain(e)s, mais aussi en réfléchissant à tout ce qui s'est passé durant cette phase de la vie de la Compagnie. Durant ces annales. On s'attache à ces personnages, on les accompagne sur une vie, et on sent avec eux que les pages filent, que l'histoire va bientôt se terminer, se conclure...et avec cette fin, ce sont les personnages auxquels on s'est attaché et qui ont évolué, que l'on va quitter : Madame, qui décidément s'est métamorphosée, Toubib, Qu'un-Oeil, Volesprit...et puis les petits nouveaux sont attachants également ! =) La transition générationnelle de la Compagnie n'est donc facile pour personne : ni pour les vieux de la vieille, qui ont vu partir tous ceux avec qui ils étaient liés, qui ont un vécu dans la Compagnie et ont des habitudes, ni les jeunes, qui ne savent pas vraiment comment s’accommoder de ces vieux un peu ronchons, ni nous, qui repensons avec nostalgie à tout cela.
Glen Cook nous embarque donc pour la dernière ligne droite et le fait avec brio, humour noir et cynisme, à coup de rebondissements qui scotchent et donnent envie de s'arracher les cheveux, bien qu'il ai eu tendance, sur la fin, à en faire un peu trop. Pour nous proposer un final qui, même s'il m'a frustrée (oui oui), n'en reste pas moins une idée originale et pertinente pour conclure son histoire, en cohérence avec tout le reste et difficile à prévoir à l'avance. Bref, une fin excellente pour une série excellente, à lire...et à relire =)