Voici un roman noir, un polar, plutôt qu'un policier. Que ceux qui recherchent une intrigue policière classique aillent voir ailleurs, par exemple La Belle de Fontenay du même auteur. Ici c'est avant tout un univers que nous décrit Jean-Bernard Pouy, un univers de chaos où les cadavres sont légions, la violence omniprésente, la vengeance indispensable. On se bat pour se procurer de l'essence, des armes, on n'a aucune pitié, tout n'est que vengeance. En effet, deux ans après le "grand merdier" (événement qui n'est pas raconté, peut-être lié à une catastrophe nucléaire, mais qui a sans conteste provoqué un véritable chaos), des groupes armés se lancent comme défis de s'éliminer mutuellement. Parmi eux des groupes staliniens, trotskistes, néo-punk, fachos, des groupes de femmes ... et le groupe de la Fraction Armée Spinoziste, qui lutte contre les Hégéliens. Notre héros, Julius Spinoza mène sa bande dans le sud de la France pour achever ses irréductibles adversaires. Le décor de ses aventures : des décharges, de vieilles usines, des hangars.

Tout cela se lit très bien, c'est écrit dans un superbe style, un peu à la Ferré, et dans ma bouche c'est un compliment. Tout cela est donc très beau. Mais il n'est pas forcément facile de comprendre le propos de l'auteur. Que veut-il nous dire ? Si l'univers est superbement décrit, on ne voit pas très bien où veut nous emmener Pouy, on reste quelque peu perplexe en refermant le livre, même s'il restera quelques belles images, comme celle de Julius : cheveux rouges, vêtements noirs, écharpe de soie blanche, bottes de lézard mauves, Smith et Wesson à sa ceinture en croco...
socrate
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Titres choc

Créée

le 3 mai 2011

Critique lue 778 fois

6 j'aime

1 commentaire

socrate

Écrit par

Critique lue 778 fois

6
1

D'autres avis sur Spinoza encule Hegel

Spinoza encule Hegel
CREAM
10

Heureusement j'avais mon pot de vaseline avec moi !

C'est officiel, Jean Bernard Pouy est Daniel Pennac en version Trash. En 145 pages, il impose un style unique avec une plume totalement hallucinée où les phrases les plus improbables se côtoient. La...

le 12 mars 2011

12 j'aime

Spinoza encule Hegel
Misarweth
10

Critique de Spinoza encule Hegel par Misarweth

Avant Mad Max, après mai 68, il y a Pouy. Petit opus, qui se lit vite, qui se déguste par paragraphe. Ça exhale la furie, ça suinte la référence littéraire, ça délire la nomination. Les piteuses...

le 27 mars 2011

9 j'aime

Spinoza encule Hegel
socrate
6

No future

Voici un roman noir, un polar, plutôt qu'un policier. Que ceux qui recherchent une intrigue policière classique aillent voir ailleurs, par exemple La Belle de Fontenay du même auteur. Ici c'est avant...

le 3 mai 2011

6 j'aime

1

Du même critique

Ma liberté de penser
socrate
1

Ma liberté de tancer

Cette chanson est honteuse, un vrai scandale : il est absolument inadmissible et indécent de tenir de tels propos quand on gagne plusieurs millions d'euros par an, alors que des tas de gens galèrent...

le 11 avr. 2012

170 j'aime

76

La Ligne rouge
socrate
4

T’es rance, Malick ?

La ligne rouge, je trouve justement que Malick la franchit un peu trop souvent dans ce film, malgré d’incontestables qualités, que j’évoquerai tout d’abord. La mise en scène est formidable, la photo...

le 21 sept. 2013

134 j'aime

78

Ernest et Célestine
socrate
9

A dévorer à pleines dents !

Pour tout dire, je ne savais rien de ce film avant d’aller le voir, je craignais une histoire un peu gnangnan pour bambin à peine sorti du babillage. Bref, j’y allais surtout pour accompagner la...

le 10 janv. 2013

133 j'aime

22