Du l'art et du cochon de capitaliste
Vous êtes-vous déjà demandé si l'art était soluble dans la culture de masse?
Et si notre société de stars et de starlettes n'empêche pas un quelconque talent d'émerger? Si la star académie a une chance non nulle de découvrir le nouveau Brel ou la nouvelle Piaf? Si le fils à papa moyen, qui gère bien son petit écran et son bloguounet dans le confort douillet de sa vielle chambre d'ado, n'est pas l'antithèse d'un Kafka ou d'un Faulkner?
Vous pensez qu'aujourd'hui Van Gogh aurait réussi à vendre ses œuvres au milieu de la bouillasse grand public habituelle; ou n'aurait-il pas simplement été interné plus tôt? Et les œuvres de Baudelaire, des Doors, de Desproges, de Nietzsche, de Maupassant ou de Janis Joplin, auraient-elles eu cette force si leur vie avait été plus douce (sans les excès, les manques et les maladies - en particulier ceux liés à l'amour). Vous réalisez que le pseudo bonheur anesthésiant, fourni par la TV et l'internet mainstream des jumeaux Consumérisme et Capitalisme, compromet les chances infimes de se frotter à de la "vraie vie" et à du "vrai malheur", bien dense, bien lourd? Sans doute le seul qui finalement permette d'avoir des "vraies choses à dire".
Joey Goebel nous donne son avis (forcément très tranché) sous la forme d'un roman bien vu, vrai faux témoignage d'un manager plein de bon sentiments mais qui accepte de maltraiter un gamin au talent prometteur pour permettre à son art de s'épanouir dans les conditions du showbusiness le plus trash - avec comme but avouer d'améliorer celui-ci en forçant le grand public à accepter des œuvres plus complexe. Éduquer de force le goût du téléspectateur moyen... Tout un programme!
Je vous épargne les malheurs qu'endure le pauvre Vincent (l'artiste bien nommé), mais croyez moi, le sujet est top et c'est très bien traité, forcément un peu caricatural, mais ça rajoute à l'ensemble pour former un roman très jouissif. A lire.
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