Je suis dans la salle d'attente chauffée de la Gare. J'attends une amie... J'attends, je regarde en face de moi.. Un jeune couple est assis. Ils ne dérangent personne. Ils sont là, visages fanés, cheveux gras, yeux cernés, vestes trouées, chaussures dépareillées...
Deux policiers d'un mètre nonante (quatre-vingt-dix), accompagnés d'un molosse, arrivent... J'ai peur pour eux. Eux, attendent ce qu'ils savent devoir arriver. Les deux armoires à glace les prient de quitter immédiatement la Gare. Les deux jeunes gens se lèvent dignement. La jeune femme pleure... son compagnon vocifère des mots incompréhensibles. Voix dans laquelle vibrent la rage et... le désespoir. Je le vois se perdre dans la foule.


Les deux représentants de la loi rigolent et vont se prendre un café bien brûlant. Mon amie est arrivée.. Je l'attends dehors. Un vent glacial me gifle les joues dès la sortie. Le froid s'insinue sous ma couche impressionnante de vêtements. Je suis habillée mais me sens nue... J'ai froid, je claque des dents, je ne sens plus mes pieds. J'ai attendu un quart d'heure. Je veux me plainde, mais ne le fais pas. J'ai passé 15 minutes dans le froid, alors que d'autres y passent leur vie et leur mort.


Non, je n'ai pas à me plaindre.


Je repense alors à Un hivers avec Baudelaire. Je repense à ce livre criant de vérité. A cet univers de désespoir, de solitude, de survie, de déchéance, d'ignorance et de mort. Oui, ce livre sans pitié pour notre société, allégé de temps à autre par la poésie m'a ouvert encore plus les yeux sur cette cruelle réalité.

Felis_pardalis
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le 3 août 2017

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