Bonne découverte
Sur le conseil d'un nouvel ami que je me suis fait dans un petit village du Sirimana sénégalais, je me suis engagé dans cette lecture. Le narrateur retransmet le journal intime de Toundi. Celui-ci...
Par
le 28 mai 2018
Joseph est jeune, intelligent, instruit... et noir.
Joseph est mort.
Une Vie de Boy est le journal de Joseph. De Toundi. De Joseph Toundi. Un journal écrit dans des cahiers d'écoliers. Un journal que l'auteur découvre après que Joseph soit mort dans ses bras. Loin de chez lui. De l'autre côté de la frontière. En sécurité.
Le journal de Joseph, tel qu'écrit par Ferdinand Oyono, c'est l'Afrique coloniale vue par les yeux d'un Noir. D'un boy. D'un domestique. Un de ceux qui ne comptent pas et qui pourtant est là. Un de ceux qui ne comptent pas, et qui pourtant voit tout. Sait tout. Sait trop. Et en meurt.
Toundi pour les Noirs, Joseph pour les blancs, voit les Noirs et les Blancs. Dans une Mission d'abord, chez le Commandant ensuite. Le Commandant, représentant tout-puissant de l'Autorité parisienne, et mari trompé. Le Commandant, dominateur, énergique, réduit à l'état de larve par son épouse. Le Commandant, lâche, comme la plupart des hommes blancs que croise Joseph.
Une Vie de Boy, avant d'être une dénonciation de la colonisation, et du racisme, est un livre sur la lâcheté masculine. Un livre dans lequel les femmes, noires ou blanches ont, sinon le beau rôle, le rôle fort. Un livre dans lequel les hommes ne sont que de pauvres choses vulnérables et tristes, dans un monde artificiel, même s'ils sont puissants.
Surtout s'ils sont puissants.
Ce que Joseph n'aurait pas dû voir.
Créée
le 7 mai 2018
Critique lue 344 fois
1 j'aime
1 commentaire
D'autres avis sur Une vie de boy
Sur le conseil d'un nouvel ami que je me suis fait dans un petit village du Sirimana sénégalais, je me suis engagé dans cette lecture. Le narrateur retransmet le journal intime de Toundi. Celui-ci...
Par
le 28 mai 2018
Du même critique
Mettons les choses au point : oui, l'esclavage est une ignominie. Et, oui, la façon de Scarlett O'Hara (et de Margaret Mitchell, et de ceux, nombreux, qui ont permis à ce film d'exister) de...
Par
le 26 mai 2018
19 j'aime
7
"C'était à Mégara...". Sans doute l'une des premières phrases de roman les plus connues de la littérature française. C'était à Mégara, donc. Dans les faubourgs de Carthage. Là vivait Salammbô...
Par
le 27 janv. 2019
17 j'aime
7
Je l'avoue : chaque fois que je revois ce film, il me prend aux tripes. Je n'y peux rien, c'est comme ça, d'où ma note. Objectivement, je devrais lui mettre 6 ou 7. Subjectivement, ce serait...
Par
le 25 juil. 2018
17 j'aime
2