Comme à Ostende
8.3
Comme à Ostende

Morceau de Léo Ferré (1989)

Quelques instants de bonheur dans un océan de déprime

Encore une chanson de Ferré que j'aime beaucoup (dont le texte est d'ailleurs signé Jean-Roger Caussimon, on l'oublie trop souvent). Une chanson que j'aime chanter. Une chanson à la fois triste et gaie.

Triste car il pleut, à Ostende comme partout. Triste car on pourrait se noyer dans un verre, ou dans les bras d'une prostituée. Triste car Ferré se demande si ça vaut le coup de vivre sa vie...

Mais des moments de bonheur surgissent ça et là, des lueurs d'espoirs apparaissent au détour d'une rue, à écouter le vieil air du tonnerre d'un limonaire, dans un bar, à se noyer dans les yeux de la serveuse ou à participer à la camaraderie qui s'installe vite après quelques verres de bière. On pense à la première gorgée de bière de Delerm. Ici, c'est notamment « une odeur de bière, de frites et de moules marinières », la musique de l'orgue de barbarie, les yeux de la barmaid, ni gris ni verts...

Cette chanson est magnifique, avec une jolie musique, des changements de rythme, et de l'émotion. L'émotion d'un homme qui ressent parfois de la solitude, qui se sent vieillir, qui déprime parfois, mais qui sait aussi profiter d'instants lumineux dans la pénombre, de moments de bonheur ou de plaisir, même fugaces.

Une chanson qui se place en Belgique bien sûr, qui fait penser au Plat pays de Brel, forcément, mais la chanson est universelle : il pleut sur la ville, « comme à Ostende et comme partout ».

Une chanson à écouter bien sûr, mais aussi à entonner avec cœur, même seul ou sans avoir enquillé des bières ! Une chanson qui remonte le moral malgré la sinistrose ambiante.

Créée

le 29 févr. 2012

Critique lue 224 fois

5 j'aime

8 commentaires

socrate

Écrit par

Critique lue 224 fois

5
8

D'autres avis sur Comme à Ostende

Comme à Ostende
Fleming
8

Première rencontre avec Ferré

Tiens, j'ai quelques minutes avant de partir pour la séance prévue et j'en profite pour parler d'une chanson qui me trotte dans la tête ces jours-ci et pourtant on ne la passe plus sur les ondes...

le 13 févr. 2022

1 j'aime

6

Comme à Ostende
lionelbonhouvrier
8

Et qu´on s´demande si c´est utile, Si ça vaut l´coup d´vivre sa vie

LÉO FERRÉ : "Comme à Ostende" : (texte de Jean Roger CAUSSIMONT) "On voyait les chevaux d´la mer Qui fonçaient la tête la première Et qui fracassaient leur crinière Devant le casino désert La...

le 23 juin 2016

Du même critique

Ma liberté de penser
socrate
1

Ma liberté de tancer

Cette chanson est honteuse, un vrai scandale : il est absolument inadmissible et indécent de tenir de tels propos quand on gagne plusieurs millions d'euros par an, alors que des tas de gens galèrent...

le 11 avr. 2012

170 j'aime

76

La Ligne rouge
socrate
4

T’es rance, Malick ?

La ligne rouge, je trouve justement que Malick la franchit un peu trop souvent dans ce film, malgré d’incontestables qualités, que j’évoquerai tout d’abord. La mise en scène est formidable, la photo...

le 21 sept. 2013

134 j'aime

78

Ernest et Célestine
socrate
9

A dévorer à pleines dents !

Pour tout dire, je ne savais rien de ce film avant d’aller le voir, je craignais une histoire un peu gnangnan pour bambin à peine sorti du babillage. Bref, j’y allais surtout pour accompagner la...

le 10 janv. 2013

133 j'aime

22