Mais qui est donc ce vieux Léon dont il est question ici ? Brassens lui-même l'a expliqué dans une émission de radio ; il s'agit d'un vieil accordéoniste qui jouait dans la rue de Vanves. À l'époque, le jeune Georges Brassens et ses copains n'aimaient pas l'accordéon qu'ils considéraient comme démodé ou d'un autre temps. Les jeunes brocardaient alors le vieux musicien jusqu'au jour où ils apprirent sa mort. Sa mort créa un tel vide qu'ils s'aperçurent qu'ils l'aimaient bien l'accordéoniste avec son instrument, finalement.
Mais les copains suivaient le sapin le cœur serré
En rigolant, pour faire semblant de ne pas pleurer
Et dans nos cœurs pauvre joueur d'accordéon
Il fait ma foi beaucoup moins froid qu'au Panthéon
La chanson est donc l'expression d'un regret tardif de n'avoir pas su reconnaître et aimer ce vieux musicien comme un des leurs.
Quinze ans bientôt que musique au dos
Tu t'en allais
Mener le bal à l'amicale des feux follets
En cet asile, par Sainte-Cécile pardonne-nous
De n'avoir pas su faire cas de ton biniou
Et toujours cet art magnifique chez Brassens de la métaphore poétique pour exprimer les choses tristes, la mort, l'au-delà, le cimetière, les regrets …
Et si le bon Dieu aime tant soit peu l'accordéon
Au firmament tu te plais sûrement
Mon vieux Léon
Et ce rythme de java tranquille qu'adopte Brassens dans sa chanson pour rendre un hommage à l'instrument, roi des bals musettes.
https://www.youtube.com/watch?v=Hoge8uEix4I