The fire. The heat. The pain. Horrible for the fireman. Then, the lights turn off and we never know why… The Gates.


Soudain, la lumière se rallume. Une lumière différente cependant. La combinaison de ses couleurs est parfaite, son intensité aveuglante. A cette pureté colorimétrique éclatante se greffe quelques ondes sonores dont l’onirisme rend leur forme synthétique, presque irréelle. Dans l’ombre de cette surexposition lumineuse, des êtres à l’élocution céleste clament des airs au fatalisme angélique. Se cachant tout autant dans la diaphanéité divine des lieux, de chimériques musiciens s’exercent sur des cordes et des caissons aux sonorités ensorcelantes. Ca y est, doucement le pompier se réveille.
« Lights out, so peaceful, stressless / Things used to seem so restless »
Alors qu’il vient de subir les pires souffrances physiques qui soient – brûlé vif – l’homme se met à parler d’une voix rassérénée. L’endroit, qu’il voit du dessous, ne l’effraie pas. Bien au contraire, il l’enivre. L’atmosphère des lieux qui le surplombe le libère : sa mémoire lui revient. Une femme qui tombe dans ses bras. Qui met bas puis qui tombe à son tour sans que l’homme ne puisse la relever. Alors, l’homme et l’enfant, seuls.
Tout d’un coup, une tension l’interrompt dans ses remémorations. A son tour, il est tiré vers ces lieux bénis. Lentement, entouré d’anges aux mélopées angéliquement sombres, il entame son ascension vers les cieux.


Ses pieds atterrissent sur l’immatérialité. Là, un homme au regard serein garde une grille. Le pompier n’a pas une hésitation : la prospérité que cache cette grille l’attire inexorablement. Mais immédiatement, le garde s’arrête.
« Slow down son, there’s things to discuss such as family / But first, let us talk about vanity »
Bloqué aux portes de l’éden, l’homme réagit de manière agressive : que lui valent donc ces paroles insensées ?
Le gardien le reprend sur son bébé. Sa fille. Sa fille métisse qu’il n’a jamais vraiment aimé à cause de sa couleur. Une couleur qu’il s’est mis à haïr après le décès de la mère. Un désamour qui l’a mené à l’abandonner lorsqu’à l’aube de sa majorité, elle enfanta à son tour d’un descendant à la peau mate.
« Sometimes it’s too late to fix these things / The pristine dream was over / Had to face the fact she split these genes with his sick seed / With skin the darkest pigment seen / And so I kicked and screamed / Until we found the peace that distance brings », réplique le pompier. Plus important encore ! Tous les jours, lors de l’exercice de sa profession, lui-même il aurait sauvé des flammes noirs, blancs, latinos et même asiatiques à l’occasion !
« How dare you question my motivation! »
Mais le gardien ne se méprend pas face aux tentatives de justification désespérées de l’homme : « No need to second guess, your only aim was to be famous Lord knows / you’ve left behind scorched souls / Black children left chilling, later found burnt whole / So sadly, your glory’s to come urgently / Sentenced to fight fires for eternity »
Dans les flammes, l’homme vécut. Dans les flammes, il résidera pour l’éternité… Hellfire.


L’instrumentale divine de Kno. Le génie d’un Tonedeff inébranlable. La performance d’un Deacon imperturbable.
La trilogie du fireman (« The Gates » précédé par « Never Know Why » et suivi par « Hellfire ») se fend d’un titre d’une magistralité inégalée, tandis que le rap – le hip-hop même – s’enorgueillit de l’une de ses plus magnifiques bandes sonores (la plus belle ?) : A Piece of Strange.

jeyare
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le 23 oct. 2014

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