De l'art de gâcher son potentiel
Qu'on soit bien clair : cette série avait tout pour réussir. Un synopsis en or. De bons acteurs ayant fait leurs preuves (à quelques exceptions près), Billy Burke et Giancarlo Esposito (Breaking Bad) en tête. Et J.J. Abrams à la production, ce qui pouvait donner le pire et le meilleur donc.
Et ce ne fut pas loin du pire.
La série lance des pistes et ne va jamais au bout. Un nouveau monde post-blackout, avec de nouvelles frontières, de nouveaux États, de nouveaux enjeux : un gigantesque bac à sable créatif pour n'importe quel scénariste ! Sauf que non, c'est mal employé.
L'avènement de la nano ? Une intelligence artificielle omniprésente et se prenant pour dieu ? Le pain béni de la science-fiction ! Sauf qu'encore raté, le sujet n'est que touché du doigt, et encore.
80 % du temps, la série nous noie dans des combats tous plus similaires les uns que les autres, des intrigues ado-amoureuses (avec des adultes parfois, ce qui est bizarre) dont on a strictement rien à faire, des personnages caricaturaux... Ajoutons à cela des incohérences qui ne respectent pas l'univers propre à la série (comme les munitions des armes à feu, qui sont sensées être rares. Résultat, plus la série avance, plus les combats passent du sabre au gunfight... WTF ?) et une gestion du temps et de l'espace plus qu'hasardeuse (les protagonistes se séparent et se retrouvent comme par enchantement, sans GPS ni portables) et vous aboutissez à une mauvaise série.
A l'heure où on s'est nourri de séries comme Breaking Bad ou Game of Thrones, alliant qualité scénaristiques, de réalisation et suspens, ça ne passe pas. Dommage, car le potentiel était là.
Je viens de terminer la saison 2 qui sera la dernière. Comme un symbole, la série se termine en eau de boudin, avec un cliffhanger (raté), car les scénaristes n'ont pas su anticiper le pourtant très prévisible non-renouvellement par NBC. Le syndrome Terra Nova, en somme. Sauf que la série post-apocalyptique de Spielberg a 10 fois plus exploité son univers en 13 épisodes que Revolution en 45.