Une bonne écriture est primordiale pour une bonne série, mais seul Vince Gilligan a le secret pour donner l’impression à quiconque le regarde d’avoir écrit la fin en même temps que le début de sa série. Aucun dialogue, aucune séquence n’est futile et sert toujours au contraire, à développer un maximum un personnage, une émotion ou une intrigue.
Encore plus fort que cela, chaque plan, chaque idée de mise en scène est travaillé et imaginé de manière à servir le récit ou bien les personnages (exemple : la colorimétrie est différente si l’action se déroule aux États-Unis ou au Mexique). La réalisation est au final très sobre, mais je pense que plus la mise en scène paraît simple et minimaliste, plus elle est complexe et réfléchie.
Sa direction d’acteur est également propre à lui, où chaque ligne de dialogue, chaque pas, chaque mimique semble dicté(e) et calculé(e) au millimètre près. Tout semble improvisé tant les comédiens ont l’air à l’aise et libérés, et pourtant rien n’est laissé au hasard.
Le rythme instauré dans ses Show est volontairement très contemplatif, ou chaque action prend son temps, où chaque dialogue captive par sa force d’écriture, et où chaque séquence plus intense tombe presque comme une récompense à déguster pleinement.
Il n’existe selon moi que deux séries que l’on peut qualifier de perfections, et il s’agit de « Breaking Bad » et de « Better Call Saul ».