Black Lagoon
7.4
Black Lagoon

Anime (mangas) Tokyo MX (2006)

Ca faisait un petit moment que je me ne m'étais pas tapé d'animé. Le dernier en date était Cowboy Bebop, qui en dépit de son statut quasiment culte, m'avait quelque peu déçut. En outre, jusqu'à présent, je n'avais que très peu touché au domaine du Seinen, m'étant dans mon adolescence plus focalisé sur le Shonen (comme beaucoup d'ados occidentaux me direz vous). Black Lagoon était donc l'opportunité d'élargir quelque peu mon répértoire culturel en matière de manga.


Black Lagoon se déroule majoritairement dans la petite ville thaïlandaise de Roanapur, dite Roanapur la sombre. Cette ville a la particularité d'être en réalité un véritable melting-pot de criminels, où se cotôient les triades, la mafia Russe, les Cartels de la drogue et toute sorte de joyeux saltimbanques très porté sur les flingues et l'alcool. Le héros "Rock" (ouais comme la chanson), jeune employé japonais se retrouve prit en otage par une bande de pirates locaux. Peu à peu, nous découvrons que ce kidnapping qui semble à première vue anodin, est en réalité lié à une sombre affaire compromettante dans laquelle trempe l'entreprise du pauvre petit cadre. Suite à quelque péripéties, le jeune Rock décide finalement de rejoindre ce groupe de pirate mercenaire surnommé "Black Lagoon".
A première vue, le pitch est prometteur sauf que finalement, cet animé m'a plus fait l'effet d'un pétard mouillé qu'autre chose. Premier point problématique l'intrigue. En fait il n'y a pas vraiment d'intrigue en soi, la série se repose sur un ensemble de mini arc de qualité très variable avec comme très léger fil rouge un regard sur les jeux de pouvoirs qui caractérisent cette petite ville, tout sauf tranquille. D'aucuns s'attendrait, à une intrigue solide, des retournements de situation chocs, une dynamique intéressante entre les personnages, une évolution psychologique maîtrisée des différents protagonistes ou encore un regard socio-politique sur ce dépotoir du crime. Que nenni, la série ne comporte rien de tout cela. A l'image d'un Cowboy Bebop, nous sommes entrainés vers un ensemble de one shot qui n'ont parfois aucun lien entre eux. Et si certains arcs ont parfois l'avantage de faire progresser le schmilblick, comme l'arc au Japon en fin de saison 2, d'autres sont justes effrayants d'ineptie comme l'intrigue Hanselt et Grettel. Le jeune Rock incarne en quelque sorte le point de vue du spectateur, puisque dans une certaine mesure, il plonge avec nous dans cet univers et se confronte au cynisme et à la violence des autres personnages. A la base, le concept ne manquait pas d'attrait mais au fur et à mesure que les épisodes s'enchainent, on finit par se demander ce qu'il fout là, étant plus un point mort qu'autres choses les 3/4 du temps. Pire encore, il met deux saisons entière à évoluer, ce n'est vraiment qu'en fin de saison 2 que le gus commence enfin à se montrer moins idéaliste, son indécision à devenir un criminel tout en refusant de retourner à sa vie tranquille d'avant étant le moteur de l'arc. Cependant il n'y aura aucune progression du coté martial, le gars étant toujours un petit cadre bien fragile au milieux des loups, juste bon à se faire sauver les miches.
La série se veut tout de même assez adulte, puisqu'on traite quand même de drogue, meurtre, pédophilie et que l'hémoglobine coule à flôt. La série se permet même quelque scènes de nudité mais jamais elle n'arrivera vraiment à installer une ambiance mature. Là ou Cowboy Bebop avait le mérite d'avoir sa propre identité avec son ambiance Jazz-polar, Black Lagoon a du mal à trouver un style unique.


Second problème, le traitement des personnages. La série présente 4 personnages centraux : Rock, Revy, Dutch et Benny. Revy, la femme fatale psychopathe et excentrique est sans conteste la star du show, elle est sans arrêt mise en avant, une bonne partie des intrigues repose principalement sur elle, elle évolue et agit plus que n'importe quelle autre personnage. Bref, mise à part elle et Rock, les autres personnages font plus de la figuration qu'autre choses. Dutch et Benny sont de plus en plus effacés à mesure que la série progresse, on aimerait e savoir plus sur eux mais la série ne prend pas le temps de les travailler ou les mettre en avant. Là ou Bebop, prenait au moins le temps de consacrer un ou deux épisodes à approfondir ses personnages centraux, Lagoon semble complètement négliger ses 2 autres personnages principaux qui font au final plus partie du décors qu'autre chose. La série possède bien 2-3 personnages secondaires amusants comme la bonne soeur ancien agent de la CIA, la tueuse chinoise ou la big boss de la mafia russe mais rien de bien mémorable. N'attendez pas non plus d'antagonistes mémorables, tout tourne autour de Revy et accessoirement de Rock, qui passeront leurs temps à se tourner autour sans aller jusqu'au bout, tels deux adolescents en mal d'amour.


Troisième problème les gunfights totalement dépourvues d'intensité en raison de l'invincibilité notoire de certains personnages. Revy n'est pas simplement une tueuse hors pair, elle semble apparemment également dotée de la capacité d'éviter les tirs de mitrailleuses et de transformer ses adversaires en stormtroopers pour être sur qu'ils manqueront systématiquement leurs cibles. Vous pourrez ainsi la voir dégommer un bonne trentaine de Nazis (encore les nazis bordel) sans sourciller, tout comme vous pourrez savourer une femme à tout faire qui ferait passer les expendables dans leurs intégralité pour une bande de scouts, 2 orphelins dingos qui mettent à mal des gangs entier avec une hache, un samourai qui se déplace probablement à la vitesse du son vu la façon dont il coupe les balles en deux....
Bref n'en jetez plus. Les combats sont tellement poussifs qu'on se demande même si les ennemis ne font pas exprès de mal viser pour se faire dégommer. En outre, comment se soucier ou être inquiet pour des personnages pareils ? Comment instaurer ne serait ce qu'un soupçon de tension dans ces conditions ? Vous ne pouvez tout simplement pas.


Black Lagoon est un animé qui se laisse, certes regarder, mais qui demeure tout de même bien vite oubliable.

The-Goblin
5
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le 14 mars 2016

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14 j'aime

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The-Goblin

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